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40-Changer ou ne pas changer…

… telle est la question!

Sur le plan sociétal, nous sommes à la fois témoin et acteur d’une profonde évolution des systèmes de croyances et de valeurs de notre société. Par les différentes crises successives, nos certitudes sont ébranlées. Et nous sommes invités à remettre en question ce qui représente les fondations-mêmes de notre société.

Face à ce défi historique, probablement aussi important que celui qui a suscité la Renaissance, nous pouvons y réagir de trois manières différentes.

Wilhelm Reich, psychiatre, psychanalyste et critique de la société autrichienne.

La première attitude, dite « coincée », c’est le déni qui consiste en une incapacité d’accepter l’évolution en cours et conduit à une résistance   à l’évolution. C’est le discours des conservateurs réactionnaires qui, par peur du changement, vont rigidifier les centres de pouvoirs, les systèmes sociaux et les systèmes juridiques en renforçant principalement les systèmes de contrôle et de coercition à la conformité. Ceci se traduit par une montée des intégrismes, des nationalismes, de la xénophobie, de la recherche d’un bouc émissaire,… bref nous assistons à une montée de ce que techniquement se nomme le fascisme, même si l’on n’ose pas utiliser ce mot pour des raisons historiques. On serait bien avisé de relire « La psychologie de masse du fascisme » de Wilhelm Reich.

Autruche, la tête dans le sableLa deuxième attitude, dite “arrêtée”, c’est la prise de conscience que le système dominant a dépassé son acmé et se trouve très clairement sur le déclin, la décadence. Bien que cette attitude prenne acte des faits, elle reste incapable de se mobiliser pour imaginer et co-construire le futur. Il y a comme un sentiment dépressif d’impuissance devant quelque chose qui nous dépasse; la peur de sortir de sa zone de confort car on sent qu’en agissant on risque de perdre plus qu’à gagner… alors on applique la politique de l’autruche et comme le chante si bien Stromae : Alors, on danse !

La troisième attitude, dite « ouverte », est celle qui nous intéresse ici et c’est à celles et ceux qui sont dans cette attitude que s’adresse cet article. L’attitude “ouverte” est portée principalement par ce que les sociologues nomment les “créatifs culturels”. Ils sont les pionniers et les porteurs du nouveau système sociétal qui est en train d’émerger sans se poser en opposition révolutionnaire à l’ancien, mais comme évolution transcendante de l’ancien perçu comme une étape nécessaire de notre évolution. Les “créatifs culturels” ne s’inscrivent donc pas dans le paradigme moderne, ni même dans le post-moderne, mais ouvrent, explorent et sont les pionniers de l’ère intégrale.

L’enjeu peut être formulé de manière très simple. Ainsi en hommage à Shakespeare: To change or not to change? That is the question.

Le défi consiste en ce qu’une large part de la population et de nos élus sont dans une attitude dite “coincée” et que cette part de la population est complétée par la tranche des “arrêtés” pour ainsi former une large majorité incapable de penser le futur et qui vont même s’opposer à l’évolution. En revanche, la bonne nouvelle consiste en ce que les “créatifs culturels” représentent environ un tiers (source 2014 : www.culturalcreatives.org) de la population occidentale et que cette tranche de population non seulement est en croissance exponentielle, mais est en train de s’organiser et de structurer son action sur tous les plans et en particulier sur le plan politique (au sens large, au-delà du politicard).

Auteur: Stephan Sengupta, économiste