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25-Un système monétaire VERT

Le Manifeste Monétaire

Pour un pouvoir monétatif:  La création monétaire dans les mains d’un pouvoir public indépendant

Les crises financières du passé tout récent prennent leurs racines dans notre système monétaire. Il émet des crédits en excédent et encourage de cette manière les bulles spéculatives, ainsi que l’inflation et le surendettement massif de nombreux participants. Les marchés financiers et l’économie réelle ne peuvent fonctionner que sur la base d’un système monétaire stable et juste. C’est pourquoi, nous demandons:

1. Le rétablissement de l’apanage de la création monétaire à la nation
2. La cessation de toute création monétaire par les banques
3. La mise en circulation de tout argent créé sans dettes via les dépenses publiques

L’argent gouverne le monde. Mais qui gouverne l’argent ?

Table des matièresTout le monde utilise l’argent, mais la manière de fonctionner du système monétaire demeure aussi nébuleux que les termes ’système bancaire à réserve fractionnelle’ ou ’création de monnaie multiple’. Ceci est dans l’intérêt des banques, qui se sont appropriées la création monétaire. Pour l’essentiel les banques centrales mettent en circulation l’argent en espèces, qui ne constitue que 5-15 % de la masse monétaire. 80-95% de l’argent existant est créé par les banques en accordant des crédits. Cet argent existe et circule sous la forme des avoirs sur les comptes courants auprès les banques commerciales.

Dernièrement, une grande partie de l’argent créé a servi à des opérations financières de plus en plus spéculatives et découplées des besoins de l’économie réelle. La bourse et les cycles conjoncturels sont poussés à l’extrême par la création de monnaie bancaire hors de tout contrôle – maniaquement excessive en haute conjoncture et période de hausse, et hésitante et dépressive dans les crises d’endettement suivantes. Lorsque les banques font faillite, ce sont toujours les avoirs des clients qui sont en jeu. Si ceux-ci sont sous garantie bancaire étatique, l’État privatise les profits des banques et fond les pertes dans la communauté.

Les banques ne sont pas tenues de remplir des objectifs économiques globaux, ni même des objectifs sociaux. D’avoir abandonné aux banques la création monétaire, activité porteuse en elle-même de nombreuses conséquences importantes, représente un faux développement du système entier. L’ordre monétaire représente une question fondamentale au même niveau que la constitution. Le fait d’utiliser la création monétaire pour faire des affaires est une activité dysfonctionnelle portant préjudice à la communauté.

Nationalisation de l’argent mais pas des banques

Toute monnaie ne devrait être créée que par un organisme public indépendant. Dans l’Union monétaire européenne, ce rôle est assumé par la Banque centrale européenne et les banques nationales des membres de l’Union. La banque centrale doit devenir définitivement le quatrième pouvoir de l’État, le Pouvoir Monétatif, aux côtés des Pouvoirs Législatif et Exécutif, et de la Justice. Dans sa politique monétaire la banque centrale doit rester indépendante, tout comme les tribunaux dans leur juridiction. Dans un tel régime financier, les devises complémentaires locales ou les systèmes de compensation de type coopérative peuvent y trouver leur place.

Les gains provenant de la création monétaire – le seigneuriage – doivent être entièrement destinés au Trésor Public et non pas aux banques sous la forme de profits supplémentaires immérités. C’est pourquoi l’argent nouvellement créé doit être remis sans intérêts aux gouvernements, lesquels le remet en circulation via les dépenses publiques. Dans les années passées, le montant du seigneuriage échappé au Trésor Public s’élevait à un ordre de grandeur autour de 200-350 milliards d’euros par an dans l’Union monétaire européenne. Même s’il agissait des montants ‘exubérants’, la moitié correspond toujours à environ 1,5% du PIB. Ceci permettrait de couvrir 3% du budget public total.

La réforme envisagée pour la création monétaire est simple: Les avoirs sur les comptes courants des banques commerciales doivent être transformés en moyen de paiement légal, comme le sont actuellement les billets et les pièces. Seul le système des banques centrales publiques – la Monétative  – est autorisé de créer ces moyens de paiement. De cette manière, l’argent sur les comptes bancaires se voit attribuer le même rôle que les billets de banque il y a 100-150 ans: les billets de banque privés ont alors été remplacés par les billets des banques centrales. Aujourd’hui, il s’agit de transformer l’argent créé par les banques commerciales, instable et lié à des dettes, en argent pleinement valable créé, sans dettes, par les banques centrales en tant que Pouvoir Monétatif. Tout argent serait ainsi émis par l’État, pas seulement les 5-15% de la masse monétaire en espèces (billets et pièces), comme c’est le cas  actuellement.

Les banques d’affaires privées et publiques peuvent continuer toutes leurs activités financières dans les limites fixées par les lois, mais elles ne peuvent plus créer ou démonétiser d’argent. Elles ne vont effectuer des opérations financières qu’avec l’argent obtenu comme revenu ou à titre de prêt sur le marché interbancaire ou par les clients, et qui existe en liquidité dans leur tiroir-caisse ou sur leur compte de banque centrale.

L’arrêt de la création de monnaie par les banques peut se faire de manière simple: en détachant les comptes courants des clients du bilan de la banque et en les gérant séparément.

Un ordre monétaire dans l’intérêt public

L’argent deviendrait ainsi sûr puisque les avoirs des comptes ne pourraient plus disparaître en cas d’insolvabilité. L’arrêt de la création monétaire commerciale imposerait des limites à l’expansion excessive ainsi que à la décroissance déficiente de l’offre monétaire. L’argent resterait en circulation, les cycles de conjoncture et de la bourse se dérouleraient de manière plus modérée. La création de monnaie inflationniste des banques commerciales serait remplacée par un régime du pouvoir monétatif dans lequel la Banque Centrale aurait le contrôle absolu de la masse monétaire. La Banque Centrale peut ainsi éviter l’inflation des prix des biens et des actifs en contrôlant la quantité d’argent circulant en accord avec le potentiel de développement économique réel. Le seigneuriage, les gains obtenus par l’émission de la monnaie, seraient entièrement reversés au Trésor Public.

Remarque: pourquoi nous le classons en VERT? Parce qu’il est encore basé sur le fait qu’on arrivera un jour à un consensus nécessaire autour de la question de l’argent. Après étude de la Spirale, on se rend compte qu’il n’en est rien, de Beige à Vert, ils ont tous encore en tête l’idée d’avoir LA SOLUTION aux problèmes de l’humanité. Et à partir de JAUNE, on sait que chacun a ses raisons d’être là où il est, l’important étant que la Spirale soit équilibrée, que les côtés sains et malsains de chaque valmème, donc de chaque circonvolution de la Spirale soit en équilibre;

Mais au moins ce manifeste du site monetative.de a l’avantage de faire progresser la discussion et donc l’évolution globale.

24-VERT, toujours encore une minorité en France

VERT, c’est la grande aspiration en France

Son thème est sacrifier le soi maintenant pour obtenir maintenant l’harmonie pour soi et pour les autres, ici et maintenant comme on entend si souvent dans ce valmème.

Comme tous les autres niveaux d’existence, ORANGE n’est ni bon, ni mauvais en soi, ou plutôt il est potentiellement l’un et l’autre. En s’appuyant sur la technologie, ORANGE a donné à une partie de l’humanité une puissance inimagi­nable. Cette force a permis de réaliser des accomplissements extraordinaires, mais en même temps, elle a fait des dégâts considérables sur tous les plans. Mondialement, la pollution et l’effet de serre font s’interro­ger sur la survie même de l’espèce humaine. Socialement, même si le niveau de vie de tous a globalement augmenté, les inégalités se sont accrues. Humainement, la dureté des relations entre les personnes crée un sentiment de solitude que la consommation tous azimuts augmente sensiblement. Philosophiquement et spirituellement, l’absence de réelles valeurs morales génère un désarroi et une sensation de vide. Pour corriger la superficialité de ORANGE, l’être humain passe en VERT en se tournant vers le monde des émotions positives et des relations.

S'embrasser est le meilleur médicament
S’embrasser est le meilleur médicament

L’intensité de l’impact de ORANGE a une autre conséquence. L’accélération de l’émergence des nouveaux systèmes de valeur, évidente depuis le début de la Spirale Dynamique, fait que la durée de vie de ORANGE est courte et que les per­sonnes qui « inventent » VERT ont souvent connu des sociétés basées sur les deux valmèmes précédents. Ainsi VERT est conscient à la fois des limites de BLEU et de celles de ORANGE. Il accepte donc le sacrifice de soi qu’implique un ni­veau d’existence collectif, mais il veut en toucher les dividendes tout de suite sous forme de relations harmonieuses avec les autres, voire même « affectueuses » selon le terme de Clare Graves. Il reste donc en VERT un certain narcissisme et une intolérance à la frustration directement hérités de ORANGE.

Le rejet de BLEU a aussi pour conséquence un refus de tout ce qui peut être perçu comme un dogme. Par suite, la pen­sée de VERT est relativiste: toutes les idées se valent, chaque personne a des choses pertinentes à dire sur touts les su­jets, la notion de vérité n’existe pas.

Cela implique que personne ne peut imposer un point de vue à un individu dominé par VERT et donc que toute décision doit être prise par consensus. Pour l’atteindre, une première phase consiste dans l’expression de la position de chacun et notamment de son ressenti émotionnel face à la situation; ne pas exprimer ses émotions serait perçu comme une mé­fiance vis à vis de la communauté et donc provoquerait le rejet. Ensuite, tout ayant été mis sur la table, une discussion sincère peut parvenir à un choix unanime. Même si VERT étudie intellectuellement toutes les possibilités, la décision fi­nale est prise sur des caractères émotionnels et tient compte de toutes les sensibilités. Ces deux étapes prennent le temps nécessaire pour qu’elles aboutissent au résultat souhaité. Contrairement à son prédécesseur, VERT n’est pas pressé, la qualité étant plus importante que la quantité.

Ainsi se crée un sens fort de la communauté, basée ni sur la réciprocité comme en POURPRE, ni sur une croyance commune comme en BLEU, mais sur un lien personnel entre tous ses membres. Le contact régulier et amical est le ciment du groupe, même si, grâce aux conditions de vie du XXIe siècle, il n’implique par forcé­ment une présence physique. ((Mon expérience avec l’Afrique me montre que pour moi, cela fonctionne ainsi, mais pour eux qui sont au niveau POURPRE souvent en ce qui concerne le lien, la présence physique est nécessaire sinon l’autre est plus ou moins oublié et il n’y a pas de ciment de groupe transnational. Et du coup, comme mes amis africains ne fonctionnent pas ainsi, je retombe aussi au niveau de Pourpre à la recherche de liens dans la réalité.))

VERT s’indigne du rejet des autres par BLEU et des injustices générées par ORANGE. Il considère que la Terre est l’ha­bitat commun de l’humanité et que ses ressources appartiennent à tous. Pour la première fois, on passe d’une perception du monde ethnocentrique, égocentrique ou sociocentrique à un début de vision humanocentrique, selon le terme de Ken Wilber. Début seulement, car VERT fait une nette distinction entre sa communauté et les autres. Il faudra attendre JAUNE et surtout TURQUOISE pour que les problèmes globaux de l’humanité soient réellement pris en compte.

Disparue en ORANGE, la culpabilité fait son retour lors de l’émergence de VERT. Elle est cependant différente. Il ne s’agit plus de culpabiliser individuellement pour avoir mal fait, mais collectivement pour avoir transgressé les valeurs importantes pour le valmème. Une personne en VERT peut par exemple se sentir coupable parce qu’elle vit dans une socié­té d’abondance alors qu’une bonne partie de la population a faim. ((« Vous les blancs, vous vivez sur le dos des noirs. »))Elle peut même se sentir coupable d’actes commis par sa communauté dans le passé.

La sociogenèse de VERT

Apparu au début du XXe siècle, VERT peut encore être considéré comme un valmème en cours d’émergence, et aucune socié­té ne l’incarne aujourd’hui complètement.

Comme pour ORANGE, le mouvement vers le même VERT a commencé sur le plan intellectuel. Les philosophes fran­çais qui ont inspiré les courants postmoderne et post-structuraliste, Michel Foucault, Jean-François Lyotard et Jacques Derrida notamment, se caractérisent par un rejet du rationalisme, du matérialisme et de l’idéalisme. Ils critiquent la soi-disant vocation universaliste de la philosophie et rejettent l’historicisme. Bien qu’ils s’en défendent, ils ont été considérés par leurs adversaires comme relativistes, voire comme se livrant à un abandon nihiliste du sens. Des mouvements paral­lèles existent en architecture, en littérature, en peinture, etc.

VERT s’est développé aussi dans un certain nombre d’entreprises où apparaissent des formes de management privilé­giant l’échange et le partage considérés comme prioritaires par rapport aux critères économiques. VERT apparaît aussi dans certaines petites structures sociales. Et en politique, VERT imprègne les social-démocraties de l’Europe du Nord, Suède surtout, Danemark, Norvège, Finlande. Ces États sont marqués par une politique, une pratique et une attitude. Politiquement, ce sont des États providence multiculturels et laïcs, protégeant l’environnement et les droits de l’homme, encourageant une économie sociale de marché, privilégiant le commerce équitable, et voulant faire profiter tous les citoyens d’un service public efficace au moyen d’une imposition forte et progressive. Ils pratiquent systématiquement la concertation et la recherche de compromis. Enfin, ils manifestent une grande tolérance sur la plupart des sujets de société (avortement, droit des homosexuels, utilisation des drogues, etc.).

VERT dans les sociétés actuelles

Avec environ 10% de la population humaine centrée à ce niveau d’existence, VERT est encore marginal. Nous sommes donc dans sa phase de sociogenèse, et ce que nous avons dit dans la section précédente décrit l’état actuel du valmème. Tou­tefois les signes de son développement se multiplient dans les sociétés aujourd’hui dominées par ORANGE. En France, les créatifs culturels positionnés dans la transition entre ORANGE et VERT, représenteraient 17% de la population. La campagne présidentielle de 2007 a vu, pour la première fois, l’apparition de thèmes de campagne directement liés à VERT.

Aux États-Unis, dans les États où BLEU est le plus faible, les indicateurs de la transition vers le valmème VERT sont nom­breux. Un exemple sont les 160 référendums d’initiative populaire organisés en Californie.

Pendant ce temps, les valmèmes précédents résistent. POURPRE et ROUGE ne sont même pas conscients de l’apparition de VERT. BLEU y voit une menace mortelle, la notion de Vérité Ultime déjà mise à mal par ORANGE étant encore plus contestée par VERT. Par exemple, la première homélie prononcée par le pape Benoît XVI après son élection identifiait l’adversaire: « Le relativisme, autrement dit le fait de se laisser porter de-ci de-là par n’importe quel vent de doctrine ap­paraît comme l’unique attitude à la hauteur de l’époque d’aujourd’hui. Il se crée une dictature du relativisme qui ne re­connaît rien de définitif et qui laisse comme mesure ultime seulement l’ego et ses désirs ».

De son côté, ORANGE est persuadé que le système est non viable parce qu’inefficace, alors que les exemples abondent de réussites de VERT. Nous avons déjà cité sur le plan économique de Gore & Associés, et on peut rajouter aux expé­rimentations sociales déjà mentionnées une mesure prise aux Pays-Bas, dans certaines communes où toute forme de si­gnalisation routière a été supprimée.

Il existe comme cela une multitude de règles et de normes que les personnes positionnées avant VERT croient indispen­sables, et que ce dernier s’empressera de supprimer et de remplacer par une simple prise en compte respectueuse des autres.

La psychogenèse de VERT

Dans les pays dans lesquels VERT est fort, le valmème commence à émerger dès le début de l’âge adulte. Il faut dire que l’environnement social et notamment le système scolaire y préparent les jeunes dès l’enfance.

Dans les pays culminant en ORANGE ou avant sur la Spirale Dynamique, il n’y a pas de constante sur les éléments qui font basculer une personne vers le valmème VERT, ni sur l’âge auquel cela se produit. Chaque individu peut voir ses condi­tions de vie évoluer d’une manière particulière et réagit en conséquence. Cependant, la multiplication du discours mé­diatique sur les problèmes environnementaux et sur l’accroissement des inégalités fait que ce changement a lieu de plus en plus souvent et de plus en plus tôt. Les cas les plus fréquents sont toutefois le passage vers la quarantaine, la fameuse crise des 40 ans, ou au jeune âge adulte comme dans les pays centrés sur VERT.

Vivre avec des individus en VERT

Communiquer avec une personne positionnée en VERT nécessite une approche à la fois individuelle et collective. Indi­viduellement, il s’agit de l’écouter et surtout de s’intéresser à ses émotions par rapport à la situation. Puis comme pour tout valmème collectif, il est nécessaire, directement ou par son intermédiaire, de convaincre toute sa communauté. Un dis­cours respectueux de toutes les sensibilités est indispensable: VERT pratique et apprécie le politiquement correct. Toute tentative de prendre le pouvoir, d’accélérer le mouvement, de jouer personnel ou de vouloir dresser les uns contre les autres aboutit à une rupture immédiate de la relation.

C’est dire que les entreprises actuelles, pour la plupart centrées en BLEU et/ou ORANGE ne savent plus manager VERT qu’elles ne savaient gérer POURPRE ou ROUGE. Elles considèrent avec stupeur les membres de ce que les sociologues ont appelé la génération X.

Les personnes centrées en VERT veulent être managées, comme elles veulent apprendre et comme elles veulent vivre, dans un processus de groupe fondé sur l’acceptation et la reconnaissance mutuelles, l’échange et la coopération.

Résumé

  • Le monde et ses ressources sont communs à toute l’humanité.
  • L’homme doit être libéré des dogmes et de l’exploitation.
  • L’exploration de la vie intérieure et l’appartenance à une communauté sont prioritaires.

01-Petite présentation de la Spirale Dynamique

Il s’agit d’une spirale de valeurs, développée il y a des dizaines d’années par un Américain du nom de Clare Graves, décédé en 1986, puis repris par ses collègues de travail, Don Beck et Christopher Cowan. Cette spirale peut s’appliquer aussi bien à des individus qu’à des sociétés tout entières. Beck attribue à chacun des valmèmes (les circonvolutions) un certain pourcentage de la population américaine ((et moi de la population française)) et le pouvoir dont ce groupe dispose au sein de la société tout entière. La Spirale est divisée en valmèmes, eux-mêmes regroupés en deux parties que l’on appelle des Plateaux. Le Premier est le Plateau de la Survie d’un être humain ou d’une société et le Second Plateau est le Plateau de l’Être.

Logo Spirale DynamiqueBeck divise la Spirale en valmèmes qui recouvrent des périodes d’années, mais surtout des valeurs individuelles et collectives et il donne à chaque valmème une couleur. Ces indications sont évidemment très grossières, mais elles permettent de voir que le passage d’un valmème à un autre se fait de plus en plus rapidement. Dans notre retranscription, nous avons choisi de ne pas intégrer les années, car elles pourraient être sujet à discussion, ce qui n’est pas le but de la présentation. Il s’agit plutôt d’une méthode de description de l’évolution de l’être humain et de la société. Voyons maintenant cela de plus près.

Sur la Spirale en couleurs, la couleur du bas est le BEIGE et celle du haut la couleur du CORAIL. Entre les deux se trouvent les différentes couleurs qui indiquent les divers valmèmes.

BEIGE, POURPRE, ROUGE, BLEU, ORANGE, VERT représentent le Plateau de la Survie, JAUNE, TURQUOISE, CORAIL représentent le Plateau de l’Être.

Nous venons de voir que le premier Plateau est celui des valeurs de la survie

1. Il commence avec la couleur BEIGE et détermine l’instinct de survie d’un individu ou d’une société. Il regroupe environ 0,1% de la population américaine et dispose de 0% du pouvoir.

Ses préoccupations de base consistent à faire ce qu’il faut faire pour survivre à tout prix. L’individu de ce groupe se sert de l’instinct et de ses habitudes éprouvées pour survivre. Un Moi propre à lui, tel que nous le connaissons de la psychologie, est à peine visible et n’est pas promu. Alimentation, eau, chaleur, sexualité et sécurité ont la priorité. Il se réunit en bande pour mieux assurer sa survie et vit, tout comme les autres animaux de la planète, de ce que la terre lui offre.

2. Le deuxième valmème est le POURPRE, c’est celui de la magie et de l’animisme qui représente 10% de la population américaine qui détiennent 1% du pouvoir.

L’individu de ce valmème croit aux esprits bienveillants et malveillants. Sa préoccupation de base c’est de maintenir les esprits de bonne humeur et le nid du clan au chaud et sécurisé. Il obéit à la volonté des esprits et des signes mystiques et se montre loyal face aux chefs, anciens, ancêtres et au clan. L’individu est soumis au groupe, il conserve des objets, des lieux, des événements et des souvenirs sacrés. Il suit des rites de transition, les cycles des saisons et les us et coutumes de son ethnie. ((Cela nous rappelle certaines tribus d’Afrique, d’Amérique ou d’Asie)).

3. Le valmème ROUGE représente l’impulsivité et l’égocentricité, il représente 20% de la population en ayant 5% du pouvoir.

Ce qui intéresse son représentant : être ce que l’on est et faire ce que l’on veut, sans aucun scrupule. Pour lui, le monde est une jungle pleine de dangers et de brigands ((la racaille de Sarkozy!)). D’autre part, il se délivre de toute dominance et de toute obligation afin de s’amuser à sa guise. Prétentieux, il attend de l’attention, exige le respect et commande des actions. Il veut le plaisir total, tout de suite et sans remords ou culpabilité. ((Nous pensons là visiblement à certains dirigeants d’entreprises ou conducteurs de 4×4 en ville au mépris total de l’environnement)).

4. Avec le valmème BLEU, nous entrons dans les groupes ayant une bonne part de pouvoir à l’heure actuelle. C’est le valmème de la détermination et de l’autoritarisme. Il représente environ 40% de la population et détient 30% du pouvoir.

Pour son représentant typique, la vie a un sens, une direction et un objet avec une fin prédéterminée. On se sacrifie pour une raison transcendante, pour la vérité ou le droit chemin. Son ordre de vie exige un code de comportement qui est basé sur des principes éternels et absolus. Une vie sur le droit chemin procure de la stabilité dans le présent et garantit une récompense dans l’avenir. L’impulsivité est contrôlée par la culpabilité, chacun doit occuper la place qui lui revient. Les lois, les règles et les disciplines forment le caractère et les fondements moraux. ((Il est évident de penser que la plupart des lecteurs verront ici une forte influence de la religion et du Christianisme)).

5. L’ORANGE représente le valmème de la prospérité et de la stratégie. Il représente 30% de la population et détient 50% du pouvoir.

La préoccupation de base c’est agir dans son propre intérêt et jouer pour gagner. Pour un individu de ce valmème, le changement et l’amélioration font partie du schéma de toute chose. L’être se développe en apprenant des secrets de la nature et en recherchant les meilleures solutions. Il manipule les ressources de la terre pour créer et promouvoir une belle vie dans le superflu. Il pense que les personnes optimistes qui prennent des risques et sont sûres d’elles-mêmes méritent d’avoir du succès. Les sociétés se développent sur la base de stratégie, de technologie et de concurrence. ((On pense bien évidemment au néo-libéralisme occidental et son marché européen de libre-échange et concurrence à mort.))

6. Le valmème VERT est celui de la communauté et de l’égalité. Il représente 10% de la population en détenant 15% du pouvoir.

La préoccupation majeure de ces concitoyens c’est une recherche de paix intérieure et une recherche en commun avec d’autres de la dimension de compassion de la communauté. L’esprit humain doit être libéré de la cupidité, des dogmes et de la dualité. Les sentiments, la sensibilité et les soins pour ses semblables remplacent la froide rationalité. Il distribue les chances et les ressources de la terre de manière équitable parmi tous. Les décisions, il les atteint au moyen de processus de compensation et de consensus. Il rénove la spiritualité, apporte de l’harmonie et enrichit le développement humain. ((Les aspirations des Écolos en mieux encore)).

Après le VERT, nous passons au niveau du Second Plateau qui est celui des valeurs de « l’Être ».

7. Sa première couleur est le JAUNE qui détermine le valmème de l’intégralité. Il représente 1% de la population détenant 5% du pouvoir.

L’individu de ce valmème vit une vie bien remplie et pleine de responsabilité en étant ce qu’il est et en apprenant à devenir un autre. Pour lui, la vie est un kaléidoscope de hiérarchies, de systèmes et de formes naturelles. La magnificence de l’existence prend plus de valeur que la propriété matérielle. La flexibilité, spontanéité et fonctionnalité ont pour lui la plus haute priorité. Les différences peuvent être intégrées dans un flux naturel auquel nous sommes tous liés et il comprend que le chaos et le changement sont des choses naturelles. ((Devrait-on penser ici aux éclairés comme Gandhi, Martin Luther, Albert Schweitzer?))

8. Le TURQUOISE c’est le valmème de l’holisme. Il est très faiblement présent avec 0,1% de la population et 1% du pouvoir.

La préoccupation de base d’un tel individu est qu’il ressent l’intégralité de l’existence au travers de l’esprit [mind] et de la conscience cosmique. Pour lui, le monde est un organisme unique et dynamique avec un esprit collectif. Le Moi est un Moi propre, mais aussi un Moi lié à un tout, plus grand et compatissant. Tout est lié à tout dans un ordre écologique, énergie et information pénètrent dans tout l’ensemble de la terre. L’individu attend de l’autre un comportement holistique, une pensée intuitive et une action coopérative. ((Et c’est au plus tard ici que l’on constate que si une femme TURQUOISE rencontre un être ROUGE, BLEU ou même orange, il n’y aura pas seulement des difficultés de compréhension entre femme et homme, mais carrément entre « cultures » distantes de milliers de kilomètres. Je me situe à cheval sur le JAUNE et le TURQUOISE. Rencontrer de telles personnes, JAUNE, TURQUOISE, est d’une extrême rareté, et l’harmonie entre nous deux se ressent presque instantanément. C’est un plaisir inouï de faire la connaissance de telles personnes.

Le détail du CORAIL n’apparaît pas dans notre texte de travail, car il est tout juste en train de faire apparaître les premiers bourgeons, de développer les premiers éléments ou individus visibles. Il est évident que les individus qui représentent la société sont aussi ceux qui déterminent plus ou moins l’un ou l’autre valmème.

Dans nos sociétés occidentales, nous sommes par conséquent fortement ORANGE et BLEU, ce qui fait que ceux qui sont dans le JAUNE ou le VERT ont énormément de mal à se faire comprendre ou accepter par ceux dans l’ORANGE et le BLEU. On voit alors aussi que pour certains pays, dont la majorité de la population se situe encore fortement dans le ROUGE et le BLEU avec un peu de POURPRE, affronter un marché mondial ORANGE ne peut que conduire à la catastrophe.

Comme nous l’avons dit, cette spirale est une spirale de valeurs, elle touche à ce qui est au plus profond de la personne. Il faudrait lire le livre de Don Beck en anglais pour entrer dans les détails, mais je trouve que nous avons déjà une bonne base pour mieux comprendre pourquoi nous ne comprenons pas certaines choses et certaines relations ou personnes ou pourquoi nous pouvons accepter les manières de vivre et les choix d’autres personnes.

Je comprends maintenant pourquoi nous, les humanistes et créatifs culturels, qui sommes majoritairement dans le VERTJAUNE, voire dans le TURQUOISE, nous avons tant de difficultés avec les autres ou avec la génération de nos parents qui sont tellement dans le BLEUORANGE. Mais en connaissant cette Spirale, on peut faire des efforts, non? Et cela bien sûr des deux côtés du manque de compréhension!

Don Beck a fait de nombreux voyages en Afrique du Sud où il a travaillé avec sa méthode sur la transition entre le régime blanc de l’Apartheid et une démocratie sud-africaine. Il a été conseiller de Clinton et d’autres personnalités de haut rang, ce qui veut dire que nous ne travaillons pas ici sur des méthodes à 10 sous, mais sur des sujets bien trop sérieux pour les abandonner avec un haussement d’épaule au motif qu’on ne comprend pas bien encore.

La Spirale Dynamique nous indique également que ceux qui ont par exemple atteint le niveau VERT ont bien sûr intégré également tous les niveaux inférieurs et qu’ils peuvent retomber jusqu’au premier niveau BEIGE, lorsqu’ils se retrouvent par exemple à la rue, abandonnés par la famille et tous les « amis », et que seul subsiste le pur instinct de la survie et la vengeance primaire. C’est le cas des SDF, nos exclus de Liberté – Égalité – Fraternité qui financent les riches par le manque de ce qu’on leur refuse afin qu’ils puissent bénéficier de la dignité à laquelle a droit chaque être humain vivant sous la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Au fin fond de l’Indonésie et dans des contrées reculées d’Afrique, on trouve encore des personnes vivant comme au niveau Beige. Elles disposent d’un instinct formidable, bien plus développé que le nôtre qui a disparu dans la complexité du nouveau monde que nous nous sommes créé au fil des temps. Ces indigènes savent retrouver de la nourriture ou de l’eau là où tout blanc des cités de béton ne verrait que sable et dessèchement.

Un ancien lecteur de mes articles m’avait répondu par ces quelques lignes qui doivent nous faire réfléchir : « Si je comprends bien: la question du changement d’environnement semble problématique. Comme si l’être humain n’était pas capable d’apprentissage, d’adaptation, de transfert. Le changement de situation implique le travail du deuil de la situation antérieure et le passage par divers états émotionnels, refus, colère, marchandage, dépression et finalement renoncement et adaptation. La transition est la seule chose au monde, avec la mort, dont nous soyons sûrs. » Il ne faut donc pas avoir peur du changement, mais au contraire y participer, car sinon il nous emportera comme un torrent de montagne. De toute manière, n’est-ce pas absurde de s’opposer au changement quand on s’imagine que cela signifie s’opposer à sa propre évolution? Ne sommes-nous pas en train de changer constamment depuis que nous sommes nés? La vie c’est le changement, sans changement il n’y a pas de vie. Supposons que nous arrêtions le changement à 1 an et 1 jour pour chacun! Plus rien ne fonctionnerait, il n’y aurait plus d’adultes pour travailler et encore moins pour… Mais je divague.

Pour finir, il nous reste un mot à définir: valmème. Terme venant de la biologie et désignant un élément d’une culture ou d’un système ou d’un comportement qui peut être transmis d’un individu à l’autre par des moyens non génétiques. Spécialement par imitation. On reconnaîtra également le dérivé « mimétique », adjectif d’origine grecque « mimena » qui signifie ce qui est imité, calqué sur quelque chose. Le « val » signifiant valeur.

13 novembre 2009 – Mes connaissances ont toujours encore peur des changements que je leur propose. Je suis toujours seule sur mon bateau et depuis que j’ai lu la première description du valmème CORAIL, à savoir, tourner sa vie entièrement vers les autres, je devrais même avoir atteint les premières circonvolutions du CORAIL dans le domaine social des relations entre êtres humains. Attendons de voir ce que cette couleur nous apporte.