46-Police et Spirale Dynamique

Du fait de mon diplôme universitaire en portugais, il m’arrive d’être appelée à faire l’interprète pour la police, en général la PAF ou Police Aux Frontières, mais également parfois le commissariat central.

La police, nous le savons, est une structure de l’État. Et ces structures formelles sont arrivées avec le valmème Bleu. En Bleu, il est donc question d’ordre, de vérité, de structure, de hiérarchie.

Les personnes arrêtées et qui sont conduites à la Police aux Frontières sont originaires de pays parlant portugais lorsque je suis appelée à la rescousse, en l’occurrence Angola, Mozambique, Guinée Bissau, Portugal et Brésil. Les sociétés africaines sont souvent dominées par Pourpre au niveau personnel, en Bleu au niveau de la religion, en Rouge au niveau de certains dirigeants de pays et d’entreprises. Les individus arrivent bien sûr à des niveaux de conscience supérieurs.

Police-Force brutaleEn Afrique, la police souvent corrompue, violente et habituée à se faire financer par la population pour augmenter ses revenus n’est pas appréciée par elle, mais crainte. On fait donc tout pour essayer de s’en sortir avec le moins de dommages pour soi-même de cette situation désagréable, d’ailleurs, on ne comprend pas comment fonctionne le système français de la police et avec la mauvaise image que l’on a de la police de son pays, on ne lui fait pas confiance, on endure.

Côté interprète blanche, on voit des films policiers à la télé où les enquêteurs expliquent aux prévenus qu’ils sont leur dernière chance de s’en sortir. Ils se présentent souvent comme quelqu’un qui veut du bien au prévenu, évidemment dans le cadre du crime commis, une position plutôt du domaine du Vert.

Alors, on se demande comment concilier les deux. D’autant plus que l’on assiste parfois à une grande incompréhension entre enquêteur et enquêté. Les personnes dominées par Pourpre dans leur vie de tous les jours ont besoin que l’on s’adresse autrement à elles que celles qui ont des valeurs en Bleu. Dans la société Pourpre, l’individu est soumis à la protection du groupe, quand il se trouve en-dehors du groupe, il se sent menacé, il a besoin de protection. Un policier blanc ou même nord-africain face à un prévenu noir doit avoir un comportement bienveillant, empathique, de compassion et d’autant plus si c’est une femme. La police a souvent tendance à voir les gens tout de suite comme les pires coupables, alors que jusqu’à preuve du contraire, nous avons toujours encore la présomption d’innocence comme règle de base! Au travers de sa vie personnelle, le policier a pourtant traversé la période Pourpre dans son jeune âge lorsque sa maman et son papa le couvaient, le protégeaient, l’aidaient à retrouver son équilibre lorsqu’il avait des problèmes. Mais il était très jeune, il avait même un doudou pour se sentir protégé durant la nuit. Mais après il a connu une phase Rouge de renaissance du Moi et maintenant il doit appliquer des règles de Bleu. Certes, les règles de Bleu sont nécessaires et bonnes pour que la société fonctionne en Bleu, mais il faut que les personnes en Pourpre puissent les comprendre. Alors, lors d’une audition, il ne faut pas s’attendre à ce que le ou la prévenue puisse répondre clairement aux questions posées. Dans sa tête, le prévenu a besoin d’expliquer pourquoi les choses sont comme elles sont et pourquoi il en est arrivé à faire ce dont il est accusé, cela l’oblige à des paraphrases, des répétitions et des rallonges. Parfois, je fais l’intermédiaire entre les exigences des règles en Bleu et les besoins des personnes en Pourpre, mais je dois faire attention à ne pas en faire trop, à ne pas empiéter sur le territoire du policier. Alors, cela fait un bout de temps que je pense que les policiers devraient être formés à cet outil de la Spirale Dynamique. Et pour les policiers, juges et autres enquêteurs qui passeraient par ici, il serait bon de commencer au début du blog, avec le premier article et ne jamais oublier que chaque valmème, chaque niveau a ses côtés positifs et ses côtés négatifs.

Le GASS ou Groupe Albert Schweitzer Solidaire de l’association ICEA a d’ailleurs été créé pour remédier autant que faire se peut aux duretés et rigidités de certaines pensées et intentions en Bleu et de l’inefficacité de l’État dans certains domaines.

45-Faire connaître la Spirale

Ce n’est pas un bon jour pour écrire cet article, c’est évident. Je suis en rage contre tout et tout le monde. J’en ai marre de ma vie d’exclue, de tourner en rond avec des cons autour de moi, alors je suis trop souvent de mauvaise humeur et trop radicale. J’étais en contact avec un gars de Nice qui lisait mes articles, on a échangé deux ou trois mails, comme il était sur Facebook, nous avons continué là-bas. Il avait des textes intéressants, même si les fautes d’orthographe m’agaçaient, c’est un trait de ma surdouance contre lequel je ne peux rien, mais quand je lui ai demandé de l’aide, parce que justement, j’en ai cruellement besoin, il m’a écrit qu’il avait d’autres priorités.

Femme désespéréeLa loi du Plus Fort, c’est celle des meurtriers de la planète, des animaux, des plantes et des hommes par le refus d’aider ceux dans le besoin, alors je lui oppose la loi du Plus Faible que je pratique au quotidien. Si je me retrouve face à plus fort, comme dans le cas de ce gars — et pour comprendre les mots « plus fort », il faut avoir lu la Loi du Plus Faible — et que je vois clairement qu’il est plus fort que moi, alors je réagis au quart de tour. Adios le contact Facebook, adios l’abonnement à ma newsletter, effacement de tous les messages, coupure totale. Même s’il avait trouvé mon idée de faire connaître la Spirale Dynamique au travers d’une lettre commune à publier dans la presse géniale, j’ai préféré y renoncer. Je n’aurais pas réussi à ravaler mon brusque dégoût de cette personne pour la garder parmi mes contacts et travailler sur notre idée! Il y a tant de gens qui arrivent à se contorsionner dans tous les sens pour imposer leur volonté, je suis très différente. Tous ceux qui ne coopèrent pas, je les rejette. Et de toute manière, les mots, c’est tellement galvaudé de nos jours qu’ils perdent parfois tout leur sens. Tout doit être génial, super, en forme, jeune et beau. Y’EN A MARRE!

Comme j’ai toujours encore de bonnes idées, de celles qui coûtent de l’argent au lieu d’en rapporter, j’attends la suivante pour écrire des articles ou pour mieux vivre au lieu de végéter. Et en attendant, je poursuis mon suicide financier, après le suicide social, il fallait que ça arrive.

Mon problème, c’est que je suis trop intelligente, que je parle 5 langues et que je me passionne pour plein de choses nouvelles, en général en dehors de la technologie gadget, j’ai tant besoin, toujours besoin d’autre chose que les crétins qui m’entourent. Je vois, je ne suis toujours pas calmée. J’ai ainsi rejoint une société autrichienne qui vent des cartes de paiement bancaire Mastercard avec fonction cashback, je parlais à nouveau allemand, mais pour travailler en solo, je ne suis pas motivée, donc ce projet est bloqué.

Ensuite, un des gars m’a entraînée ou plutôt m’a informée, et je me suis emballée, dans le financement participatif pour des projets privés. Ce sont des Américains, cette fois je parle à nouveau anglais, ils ont une formule unique qui m’a séduite, mais nous n’avons pas le droit de faire de la pub sur nos blogs, cela doit toujours passer par des contacts privés et personnels. Alors la seule chose que je puisse faire, c’est recopier la traduction de leur remarque au bas du site sans mentionner le nom de l’entreprise, car je ne peux pas dire A sans dire B: « Une partie de mon projet est de m’associer à la communauté d’intention de la plate-forme américaine de financement participatif communautaire. Qu’est-ce qu’une « communauté d’intention? » C’est une communauté qui partage les dons d’une manière qui permette à tous nos projets de progresser en atteignant potentiellement plus de donateurs, créant ainsi une plus grande chance de succès pour notre propre projet. Je choisis d’y participer en utilisant la « formule de redistribution de dons » de ce financement participatif communautaire. Cela signifie que lorsque vous faites un don à mon projet, je peux choisir d’en utiliser une partie pour faire des dons pour aider d’autres projets au sein de notre communauté d’intention. » Je pense qu’ils ont peur de l’envahissement par une foule d’intéressés si cela passait par de la pub. J’y ai investi une bonne partie de mes petites économies pour pré-financer des projets dans mon cher Sahel. Mais là aussi, les choses sont un peu à l’arrêt par manque de motivation. L’autre jour, j’ai entendu dans un film que pour avoir confiance en soi, il faut que d’autres aient confiance en vous. C’est mal parti alors dans un pays où la méfiance est presque viscérale.

Alors, il y a une semaine, comme je suis tombée sur Didier Poli et son Agence 131, une agence de recrutement pour surdoués, je me suis inscrite tout de suite. Mais ce n’est que la version bêta, donc il faut encore une fois attendre des mois jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose. Comment peut-on susciter l’espoir partout pour ensuite le détruire à nouveau? N’y a-t-il plus que des pervers et des psychopathes sur terre?
J’EN AI MARRE D’ATTENDRE!!

44-Comment trouver les gens compatibles

Suite à un échange que j’ai eu avec une jeune psychologue à laquelle j’expliquais que je n’avais toujours pas réussi à mettre en place le Salon Rahel-2Salon de Rahel parce que je ne trouve personne qui ait le potentiel cérébral et l’intérêt pour une telle chose, elle me rappela que je devrais bien trouver des personnes positionnées en Jaune et Turquoise dans mon coin, vu que je lui avait écrit qu’une personne adulte fait en moyenne la connaissance de 800 personnes au cours de sa vie. Mais ce qu’elle ne sait peut-être pas, c’est que les surdoués Jaune et Turquoise (SJT) sont comme tous les autres à la recherche de leur bonheur, ce qui revient à éviter tout ce qui fait mal. Les gens qui leur font mal par leur bêtise, les gens qui leur font mal par leur esprit fermé, bloqué, ou arrêté, ceux qui leur font mal par leurs mensonges, leur trahison, leur manque d’esprit social et tous ceux qui n’ont que leurs plaisirs et leur petite famille en tête et qui se moquent que les autres souffrent en silence, tous ces gens, on les fuit comme la peste. Car mieux vaut rester seul que mal accompagné. Alors les SJT se renferment chez eux, car ils savent que c’est là qu’ils souffriront le moins. On a donc d’énormes difficultés à les rencontrer vu que la société ne fait rien pour rendre ces rencontres possibles. On passe alors beaucoup de temps sur Internet quand on est au RSA avec un Master II, parce que là au moins, on peut rencontrer des gens à notre niveau. Comme l’espoir meurt en dernier, on continue à chercher les perles rares qui nous acceptent tels que nous sommes, des gens avec lesquels on peut avoir des activités et des discussions intéressantes, qui nous font grandir et qui grandissent au travers de nous.

Gott 9.0Alors puisque nous cherchons des sujets complexes adaptés à la complexité de notre cerveau, j’ai commencé un groupe de spiritualité sur Facebook, sur la base d’un livre allemand Gott 9.0 qui transpose la Spirale Dynamique dans le monde de la spiritualité chrétienne et juive. Je regrette que la spiritualité islamique ne soit pas incluse et serais ravie de pouvoir en discuter avec des personnes de ce milieu à l’esprit ouvert évidemment, sinon aucune discussion n’est possible. C’est ce que beaucoup d’intégristes ne comprennent pas, c’est qu’il n’y a pas une vérité, une raison, mais plusieurs, car la vérité, la raison ne peut être que celle du cerveau qui l’exprime ou qui la comprend et qui l’accepte. Elle ne peut être identique pour tous, car nous sommes tous différents.

43-Surdouance et Spirale Dynamique

Je suis en train de lire un livre fort intéressant qui porte le titre « Trop intelligent pour être heureux » de Jeanne Siaud-Facchin et j’y retrouve beaucoup de similitudes entre les problèmes des surdoués qui y sont décrits et ceux de la Spirale Dynamique qui se trouvent dans le piège Gamma et au niveau du Second Plateau.

FB-14-CerveauPour se penser, s’imaginer, se comprendre surdoué ou à haut potentiel (HP) ou zapar (être à part, terme que je préfère à zèbre) à l’âge adulte, il faut en avoir saisi toutes les dimensions, toutes les nuances. Il faut avoir compris qu’il s’agit moins d’un haut niveau intellectuel que d’une intelligence aux composantes singulières qui modifie la façon de percevoir, comprendre et analyser le monde. Il faut avoir intégré que la dimension affective est une composante essentielle de la personnalité du surdoué. Être surdoué est peut-être finalement, d’abord penser avec son cœur, bien avant de penser avec sa tête.

Être surdoué, c’est une personnalité toujours marquée par ce double sceau: une intelligence puissante au fonctionnement qualitativement différent, une sensibilité intense qui imprègne chaque moment de vie.

Petit résumé à l’usage de ceux qui veulent comprendre d’un seul coup d’œil.

Être surdoué, ce n’est pas forcément être plus intelligent que les autres, mais fonctionner avec une intelligence différente.

Quand on est surdoué:

  • l’hypersensibilité,
  • l’ingérence émotionnelle constante,
  • la réceptivité sensorielle exacerbée,
  • l’empathie qui capte toutes les émotions des autres,
  • les capacités sur-développées des cinq sens,

sont des composantes indissociables de la personnalité.

FB-Trop intelligentL’intelligence du surdoué est riche et puissante, mais s’appuie sur des bases cognitives différentes:

  • une activation cérébrale d’une haute intensité,
  • un nombre de connexions de neurones significativement plus élevé, des réseaux de neurones qui se déploient dans toutes les aires du cerveau,
  • un traitement des informations en arborescence avec une ramification rapide d’associations d’idées qui ont du mal à se structurer,
  • un déficit de l’inhibition latente qui oblige le système cérébral à intégrer toutes les informations en provenance de l’environnement sans tri préalable: les surdoués en ont plein la tête,
  • une impossibilité d’accéder aux stratégies utilisées lors de la résolution d’un problème car les connexions se font à grande vitesse et en deçà du seuil de la conscience,
  • une intelligence intuitive et en images qui se débrouille mal du langage, des mots et de la structure verbale.

Les caractéristiques cognitives et affectives du surdoué sont validées par les connaissances scientifiques actuelles et en particulier par les neurosciences. Il ne s’agit ni de croyance, ni de mythe, ni de fantasme mais d’une réalité objectivable.

Tiré du livre « Trop intelligent pour être heureux » de Jeanne Siaud-Facchin

42-Obstacles à l’évolution

Les obstacles sur le chemin de l’évolution

Dans son article « Emerge or Submerge », Stephan nous a montré que l’on ne peut évoluer qu’avec une pensée ouverte. Mais cela ne suffit pas, car au sein de la pensée ouverte, il faut remplir certaines conditions pour avancer.

Les 6 conditions du changement

Un changement vertical, selon le professeur Graves répond à six conditions pour que l’on puisse conclure qu’il s’est effectué en bonne et due forme entre un valmème et le suivant: potentiel cérébral, solutions, dissonance, « vue-dedans » (insight ou Einsicht), obstacles, assistance. Il faut donc que les six conditions soient remplies, si une seule manque, le changement n’aura pas lieu ou ne durera pas.

Potentiel cérébral

Quand on dit à quelqu’un qu’il n’a pas le potentiel cérébral pour comprendre ce que l’on dit, il peut réagir avec violence parce qu’il associe cela à « être bête ». Ce n’est pas cela du tout. L’enfant qui naît a déjà une certaine intelligence qui lui permet d’apprendre tout ce dont il a besoin pour vivre dans les sociétés d’aujourd’hui même si elle évolue en fonction de la plasticité du cerveau. Le cerveau est un organe modifiable, cela ressort d’études scientifiques. Les capacités cérébrales font appel à l’ouverture d’esprit, à la réflexion et au travail sur soi. Des événements particuliers, des traits de caractère ou des pressions sociales peuvent aboutir à une attitude arrêtée ou coincée, les capacités cérébrales se trouvent alors bloquées. « Le modèle de la Spirale Dynamique présente chaque valmème comme le résultat de l’interaction entre des conditions de vie et des capacités cérébrales. Lors du passage au niveau d’existence suivant, les capacités cérébrales correspondantes sont activées… si toutefois la personne les possède. »

Vu que le potentiel cérébral est lié à chaque valmème, les réactions sont différentes en fonction des valmèmes: « Préoccupé uniquement de la satisfaction de ses besoins physiologiques, BEIGE ne se pose bien évidemment pas la question. POURPRE considère que certains individus ont des pouvoirs particuliers, les chamans par exemple, et peut donc accepter le concept s’il réussit à lui donner sens. ROUGE sait bien que les gens sont différents, et qu’il y a notamment les forts et les faibles, mais il risque de réagir assez vivement si vous sous-entendez que c’est lui qui n’a pas le potentiel cérébral! Pour BLEU, la Vérité Ultime a mis chacun a sa place, alors s’il y en a qui n’ont pas le potentiel cérébral, ils n’ont qu’à l’accepter et ils en seront récompensés plus tard. Un peu comme ROUGE, ORANGE classe les individus en deux groupes. Chez lui, ce sont les gagnants et les perdants; mais chacun doit avoir sa chance de faire partie des gagnants, et il n’aime pas l’idée que quelque chose l’en empêche. Le plus horrifié est indubitablement VERT, et si l’idée est prouvée, il se battra pour qu’elle soit exprimée de manière plus politiquement correcte et que ceux n’ayant pas le potentiel cérébral n’aient pas à en souffrir. Quant à JAUNE, l’exactitude du concept lui semble une hypothèse fort probable et à utiliser en restant attentif à sa confirmation ou à son infirmation théoriquement et/ou par les faits. »

Solutions

Dans ma vie, j’ai depuis longtemps l’impression de marcher souvent sur des sentiers dont je n’ai aucune idée où ils vont m’emmener, mais en même temps, cela me grise de faire les découvertes que je fais. Les changements verticaux que j’ai effectués m’ont fait passer d’un système de valeurs connu pour me lancer dans un système inconnu. Il est évident que cela nécessite de l’énergie et du courage, ce qui ne me manque pas. La solution consiste donc, notamment pour un individu comme moi, mais aussi pour une organisation ou une société, à avoir réglé ses problèmes avant de passer au valmème suivant. Personnellement, le travail que je fais, je ne pourrai le faire si je n’avais pas le soutien de certaines personnes. Pour trouver les solutions, il faut regarder quelles sont les conditions de vie autour de soi ou pour soi et fixer des priorités. « Par exemple, le capitaine d’un navire en train de traverser une zone riche en icebergs exige de son équipage une obéissance de type BLEU et serait à juste titre réticent devant toute tentative de discuter en ORANGE des moyens d’obtenir que les passagers dépensent plus d’argent à bord ou bien d’envisager en VERT que le cap soit fixé de manière consensuelle par tout l’équipage! »

Dissonance

La dissonance se fait sentir lorsque le valmème dans lequel on se trouve ne semble plus fonctionner, si tout se passe bien dans le valmème dans lequel on est, il n’y a aucun besoin de changer. Ce sont donc les changements au niveau des conditions de vie qui provoquent des dissonances. Mais cela peut aussi être induit par l’extérieur, des personnes qui souhaitent provoquer un changement qui leur semble nécessaire.

« Un problème crée la dissonance s’il montre de manière évidente l’inadéquation entre le système de valeurs actuel et les conditions de vie. Par exemple, BEIGE peut avoir des problèmes à trouver de la nourriture dans la rue, ou bien ne sait pas comment s’adapter à un changement de son environnement. POURPRE peut constater que ses rituels ne fonctionnent pas ou que le dépassement d’une taille critique ne permet plus à sa structure tribale d’être opérante. ROUGE peut atteindre un niveau de violence insupportable même pour ceux qui sont au sommet de l’empire. BLEU peut constater que ceux qui ne respectent pas la Vérité Ultime prospèrent. ORANGE peut arriver à un niveau de stress et de frustration insupportables. VERT peut se retrouver paralysé et ruiné par son modèle de décision. »

47-Obstacles à l'évolution« Einsicht » ou Eurêka, j’ai compris

Les Américains ont appelé cette quatrième condition « insight ». Je n’ai pas encore trouvé un bon terme français, mais c’est la condition où l’on a trouvé la réponse à ce que l’on cherche, on a analysé le problème et compris pourquoi le problème est apparu. Après la dissonance vient la compréhension de ce qu’il nous faut pour remplacer ce que l’on ne veut plus. Il n’y a pas « une seule solution, car chaque système de valeurs peut s’incarner de multiples manières, mais quand même en une seule catégorie de valeurs profondes. »

Obstacles

En gardant les yeux ouverts sur la société, on peut bien voir les obstacles au changement. Par exemple ceux qui parlent de réduction de la démographie sont tournés en ridicule par ceux qui sont dans le BLEU/ORANGE en position arrêtée ou coincée. On peut contourner cet obstacle au moins pour soi et n’avoir plus qu’un seul, au maximum deux enfants. Dans ce cas, il s’agirait d’un obstacle extérieur en matière de politique, mais il peut aussi être intérieur pour une personne qui suit des règles comme mentionnées dans la bible du genre « multipliez-vous pour couvrir la terre ». Dans les territoires occupés de Palestine, l’occupant israélien fait 6 enfants par famille pour augmenter rapidement la population juive. Mais revenons aux obstacles personnels extérieurs, dus aux circonstances ou aux autres personnes ou intérieurs dus aux événements de la vie, aux croyances et peurs personnelles. La tentation est grande de se focaliser sur les premiers alors que les seconds sont souvent ceux qui empêchent le plus l’évolution.

Assistance

L’assistance est souvent impérative pour passer d’un valmème à un autre. Quand on découvre qu’on a le potentiel cérébral, la solution, la reconnaissance de la dissonance, la compréhension claire du problème et la levée des obstacles, on ressent une joie profonde, une excitation positive. Personnellement, je ne suis que rarement proie aux doutes ou aux craintes, sans doute parce que j’ai l’habitude des changements et que je suis ouverte aux changements, même si au niveau des relations sociales personnelles, cela devient fatiguant de devoir constamment reconstruire des relations. Je ne me pose donc pas de question pour savoir si le nouveau valmème est vraiment la meilleure solution aux problèmes actuels de mon existence. Je travaille à les résoudre. Je ne me demande pas si le changement est ou était vraiment nécessaire, je fais avec. Je me moque des difficultés non imaginées qui me tombent dessus et que je ne peux éviter, je les affronte presque au quotidien et ai pris l’habitude de les considérer comme des défis qui me rendent plus forte. Je sais aussi depuis longtemps que des oppositions fortes se manifestent face aux humanistes authentiques dans un monde capitaliste, et non des moindres en ce qui me concerne, puisqu’elles vont jusqu’à l’exclusion pure et simple des relations sociales qu’on me refuse. Mais malgré toutes ces difficultés, je ne suis pas prête à abandonner le « second tier » et revenir en arrière vers les systèmes de valeurs anciens. Mon énorme problème, c’est que je me situe au passage entre le valmème JAUNE et TURQUOISE avec une pointe dans le CORAIL. Ce changement n’est possible qu’au niveau individuel, les sociétés occidentales ont une dominante en BLEU/ORANGE et devraient passer en VERT, mais le capitalisme et les égoïsmes de ORANGE sont des obstacles extrêmement puissants. J’ai besoin d’une assistance pendant la phase de changement mais aussi pour rester là où je suis, car seule je n’arrive à presque rien faire.

La solitude de personnes hautement sensibles et parfois hautement intelligentes conduit en France et en Allemagne à des centaines de suicides. Un accompagnement bienveillant dans le cadre d’une maison communautaire avec des chambres d’amis pourrait en réduire le nombre. C’est le projet politique et social AKORDIA pour une vie intégrale.

41-Notre vie sur la Spirale

Quand nous sommes nés, BEIGE domine la vie du nouveau-né à un moment où ses seules préoccupations semblent être de dormir, de profiter de la douceur du sein maternel et d’absorber la quantité nécessaire de lait. Cette phase est brève et on n’a que très peu d’informations sur elle autres que biologiques.

46-Notre vie sur la SpiraleDès l’âge d’un mois, le bébé quitte le statut de nouveau-né pour celui de nourrisson. C’est dès ce moment que POURPRE commence à apparaître. Peu à peu, il devient conscient de la présence ou de l’absence de sa mère, et il se met en place des premières relations de cause à effet : tel comportement provoque son retour et de la nourriture, de l’attention ou de l’affection. La coupure, même très temporaire, de ce lien est une source forte d’anxiété et généralement vers quatre mois, le bébé commence à utiliser un objet transitionnel, le fameux doudou ou la peluche qui l’accompagnera pendant une bonne partie de son enfance et jouera des rôles divers selon les niveaux de la Spirale Dynamique. L’objet traditionnel est investi d’un pouvoir symbolique et magique permettant d’assurer la sécurité.

Plus tard, vers douze ou quinze mois, le langage fait son apparition et au début, les termes employés sont souvent liés aux deux premiers niveaux d’existence et concernent le bien-être physique et la famille : dans toutes les cultures, « maman » est un des premiers mots dits par l’enfant.

POURPRE joue un rôle majeur dans toute la petite enfance où le nourrisson vit dans un monde magique. Les animaux parlent, et on peut échanger avec eux. Les contes dits le soir avant le sommeil sont un plaisir inépuisable, et peu importe si la même histoire est racontée des dizaines de fois.

Le sentiment de sécurité ou d’insécurité que l’enfant développe pendant cette phase POURPRE l’accompagne pendant toute sa vie. Selon les cas, il conserve les aspects positifs du valmème que sont le partage et l’attachement aux liens familiaux ou il en garde des aspects plus négatifs comme une certaine forme de crainte ou de superstition. En mettant l’enfant très jeune en crèche ou en nourrice et en multipliant les familles monoparentales ou recomposées, notre culture ORANGE crée souvent une perturbation de la mise en place de POURPRE malgré les efforts et les soins des parents : il n’est d’ailleurs pas étonnant qu’en compensation, c’est en ORANGE que sont apparus à la fois la thérapie, le coaching ou le développement personnel qui aident à corriger le problème, et de grandes industries de réactivation de POURPRE dont les productions Walt Disney sont sans doute le meilleur exemple.

Vers l’âge de deux ans, parfois plus tôt, le caractère de l’enfant change brusquement. Le plus doux des bambins devient un petit démon qui s’oppose à sa famille de toute son énergie. C’est la première grande crise de l’éducation que certains ont appelé la « petite adolescence ». L’enfant découvre le mot « non » et l’emploie dans toutes les situations et dans toutes les variantes : non au bain, non au repas, non au coucher, etc. Quand il veut quelque chose, il l’exige, quitte à le réclamer cinquante fois de suite et à se rouler par terre en hurlant dans une immense colère si les parents osent résister. Ce genre de crise est encore meilleure en public ; car elle est une démonstration de force pour l’enfant et qu’elle active bien souvent chez les parents la honte qui est un des moteurs de ROUGE. Quant aux règles familiales ou sociales existantes, elles sont faites pour être transgressées, et jeter des aliments, dessiner sur les murs et renverser l’eau du bain, en regardant les parents bien droit dans les yeux pour qu’ils comprennent bien la provocation, fait partie des joies de l’existence !

Le psychanalyste américain d’origine hongroise, René A. Spitz (1887-1974), a appelé cette période le stade du non et la considère comme le troisième indicateur du développement psychique de l’enfant1. Il estime que la capacité de s’obstiner que l’enfant développe alors est le fondement de la communication humaine. En disant non, l’enfant apprend à juger, à exercer sa volonté et s’affirmer en tant que personne. Étape cruciale du développement de l’enfant nécessitant, de la part des parents, un subtil sens de l’équilibre, ROUGE est le moment où se bâtissent confiance en soi et assertivité. Si l’enfant est laissé trop libre d’exprimer le valmème, il risque de conserver une agressivité excessive et un sentiment que tout lui est dû. Inversement, s’il est trop contraint, il peut manquer durablement de capacité de décider, de s’affirmer et de maintenir une frontière psychologique et/ou physique saine entre lui et les autres.

A partir de l’âge de trois ans au plus tôt, plus fréquemment vers cinq ou six ans, commence une nouvelle phase du développement de l’enfant caractérisé par l’intégration de règles et la définition de limites. Les psychanalystes parlent de définition du Surmoi. Cette étape est celle de l’élaboration d’une structure morale de la psyché avec la découverte des concepts de bien et de mal; parallèlement, l’enfant accepte les notions de récompense et de punition. Un ensemble de lois idéalisées est assimilé à partir des modèles que constituent les parents et des structures sociales comme la crèche ou l’école et en fonction de leur efficacité à provoquer un satisfecit et à éviter un châtiment de la part d’autrui.

Fautes de capacités cognitives suffisantes, jusqu’à l’âge d’environ neuf ou dix ans, les règles sont considérées comme intangibles. Elles ne peuvent être modifiées et s’appliquent à tous. C’est la période où l’enfant fait la morale à ses parents et leur reproche leur façon de se conduire, les pousse à cesser de fumer, etc. Il respecte l’autorité, parfois plus celle de la télévision ou de l’instituteur que celle des parents.

Cette phase est un des grands derniers moments délicats pour les parents2. Elle comporte trois pièges principaux. D’abord, BLEU ne doit pas démarrer trop tôt. Cela empêcherait la mise en place saine du niveau ROUGE et de l’indispensable sens de soi qu’il apporte. Ensuite, il s’agit de trouver un équilibre entre le trop et le trop peu. Trop de règles trop rigides, c’est le sacrifice exagéré du soi. L’enfant est obligé à l’excès de refouler ou de dissimuler certaines attitudes et d’en forcer ou amplifier d’autres. Il en résulte des souffrances psychologiques personnelles et un faux respect d’autrui générateur de problèmes de communication. A l’inverse, une absence d’interdits ne construirait pas un être libre, mais un adulte esclave de ses pulsions et durablement coincé en ROUGE avec tous les risques personnels et sociaux que cela implique. Enfin, les parents peuvent accompagner la sortie de BLEU afin de permettre la meilleure individuation possible de l’enfant. Trop tôt, cela le déstabiliserait inutilement par manque des repères nécessaires à l’équilibre de la personnalité ; trop tard, cela ne ferait que produire un manque de valorisation de soi et/ou créer des frustrations qui aggraveraient la crise de l’adolescence et son retour temporaire en ROUGE (nous y reviendrons dans le chapitre sur les états du changement).

Dans nos cultures occidentales, les valmèmes précédents se mettent en place à des âges semblables chez la plupart des enfants. Sans doute parce qu’il est très récent, ce n’est pas le cas pour ORANGE. Certes, celui-ci imprègne tellement nos sociétés que toute personne en a au moins des traces, mais il existe un nombre non négligeable d’individus qui ne culminent jamais à ce niveau et se stabilisent en BLEU, voire en ROUGE.

Le plus souvent, ORANGE commence à s’installer à partir de la crise de l’adolescence qui a été une contestation des règles familiales et sociales centrées en BLEU ou du premier job d’été qui apporte un peu d’autonomie ; il devient le niveau d’existence dominant au début de la vie active. Pour certaines personnes, c’est plus tard qu’a lieu ce changement.

La difficulté potentielle liée à ORANGE est de vouloir qu’il démarre trop tôt. La plupart des parents sont conscients de l’extrême compétition qui existe dans nos sociétés ORANGE, et ils souhaitent que leurs enfants y réussissent le mieux possible. Cela conduit certains d’entre eux à les pousser dans une série d’activités qui n’est pas compatible avec leur développement cognitif et psychologique.

Si en Chine, l’enseignement est gratuit et obligatoire, il existe, dès le primaire, des écoles privées fort coûteuses où l’enfant est assuré d’avoir les meilleurs professeurs, et d’être en relation avec les futurs dirigeants politiques et économiques du pays. Pour accéder à ces écoles, il faut réussir un concours d’entrée. Voici un exemple de question posée à des enfants de six ans : vue dans un miroir votre montre indique 1h15 ; quelle heure sera-t-il dans une heure trente ? Les enfants suivent donc des cours particuliers intensifs avant d’entrer au primaire, comme ils continueront à en suivre les années suivantes en plus des cours et pendant les vacances.

La Fastrackids Academy propose encore mieux : un ‘MBA précoce’ pour enfants de trois à six ans ! A raison de deux heures de cours chaque jour, samedis et dimanches inclus, les bambins participent à des enquêtes de marketing fictives et élaborent des stratégies publicitaires « afin de mieux comprendre leur impact économique au quotidien ». Ils utilisent une simulation informatique pour gérer une ferme de manière à rendre l’élevage des moutons le plus rentable possible. Il existe déjà cinq écoles de ce type en Chine, et neuf autres devraient ouvrir prochainement. Les parents sont nombreux à vouloir une place pour leurs enfants : 60% des Chinois des grandes villes dépensent un tiers de leurs revenus pour l’éducation de leurs enfants. Ils espèrent que de telles écoles permettront à leur progéniture de sortir du lot quand il s’agit de trouver un emploi.

Si on ne laisse pas chez un enfant le temps à BLEU de s’installer et de maîtriser les excès de ROUGE, il est illusoire de croire qu’il peut développer ORANGE. On n’obtient en fait chez lui qu’une variante de ROUGE et on le prépare à de graves difficultés d’intégration sociale.

Dans les pays dans lesquels VERT est fort, le valmème commence à émerger dès le début de l’âge adulte. Il faut dire que l’environnement social et notamment le système scolaire y prépare les jeunes dès l’enfance.

Dans les pays culminant en ORANGE ou avant sur la Spirale Dynamique, il n’y a pas de constante sur les éléments qui font basculer une personne vers VERT, ni sur l’âge auquel cela se produit. Chaque individu peut voir ses conditions de vie évoluer d’une manière particulière et réagit en conséquence. Cependant, la multiplication du discours médiatique sur les problèmes environnementaux et sur l’accroissement des inégalités fait que ce changement a lieu de plus en plus tôt. Les cas les plus fréquents sont toutefois le passage vers la quarantaine, la fameuse crise de la « middlescence« , ou au jeune âge adulte comme dans les pays centrés sur VERT :

Les jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux à chercher à travailler dans des ONG. « A peine sortis de Polytechnique, d’HEC, de Sciences PO, de l’Essec, ou après quelques années en entreprise, ils frappent à la porte des associations caritatives. Renonçant à des carrières prometteuses et des salaires élevés, cette « génération humanitaire » se met au service des déshérités ou de la planète en danger. » Ce mouvement est de grande ampleur. Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs France qui sort d’ailleurs de Science Po et de l’ENA, se dit « submergé » par les candidatures. Philippe Lévêque, directeur général de Care France et ancien d’HEC, a dans son équipe un tiers de diplômés de grandes écoles de commerce. Ceux qui ont tenté cette aventure sont ravis : « Aujourd’hui j’aide les gens en difficulté, une vraie motivation. Je ne travaille plus pour renforcer la rentabilité d’un groupe. » Ces jeunes sont informés des problèmes du monde. Ils veulent agir pour réduire les inégalités et sont prêts à s’engager dans des parcours atypiques. »

Aujourd’hui, les individus ayant atteint le niveau JAUNE l’ont forcément fait au cours de leur âge adulte, dans des conditions de vie très particulières : il faut qu’ils aient rejeté ORANGE, puis qu’ils aient adhéré à VERT et l’aient expérimenté et rejeté à son tour, enfin qu’ils aient acquis les modes de pensée et de fonctionnement de JAUNE ! C’est relativement rare et lié à une histoire de vie particulière.

Rien ne permet donc aujourd’hui d’imaginer quand et comment se mettra en place JAUNE dans le développement psychologique des individus lorsque ce valmème sera répandu et concernera une part significative de la société.

La situation est ici la même que celle que nous avons décrite pour JAUNE, mais en pire. Pour qu’un individu atteigne TURQUOISE dans un monde qui est encore dominé par BLEU et ORANGE, il faut qu’il ait vécu et rejeté ORANGE, puis qu’il ait traversé une phase en VERT, avant de la quitter pour découvrir et expérimenter JAUNE, et enfin qu’il ait perçu les limites de ce dernier pour passer au suivant ! Avec de telles conditions, ce qui est étonnant c’est que Graves en ait rencontré six.

1-Les deux autres sont l’apparition du sourire à la vue d’un être humain vers deux mois (correspondant au début de la sortie de BEIGE), et l’anxiété et le repli en présence d’une personne inconnue vers huit mois (correspondant à POURPRE)

2-Une fois passé BLEU, l’éducation des enfants est plus faite par leurs pairs, l’école ou la société que par les parents eux-mêmes.

40-Changer ou ne pas changer…

… telle est la question!

Sur le plan sociétal, nous sommes à la fois témoin et acteur d’une profonde évolution des systèmes de croyances et de valeurs de notre société. Par les différentes crises successives, nos certitudes sont ébranlées. Et nous sommes invités à remettre en question ce qui représente les fondations-mêmes de notre société.

Face à ce défi historique, probablement aussi important que celui qui a suscité la Renaissance, nous pouvons y réagir de trois manières différentes.

Wilhelm Reich, psychiatre, psychanalyste et critique de la société autrichienne.

La première attitude, dite « coincée », c’est le déni qui consiste en une incapacité d’accepter l’évolution en cours et conduit à une résistance   à l’évolution. C’est le discours des conservateurs réactionnaires qui, par peur du changement, vont rigidifier les centres de pouvoirs, les systèmes sociaux et les systèmes juridiques en renforçant principalement les systèmes de contrôle et de coercition à la conformité. Ceci se traduit par une montée des intégrismes, des nationalismes, de la xénophobie, de la recherche d’un bouc émissaire,… bref nous assistons à une montée de ce que techniquement se nomme le fascisme, même si l’on n’ose pas utiliser ce mot pour des raisons historiques. On serait bien avisé de relire « La psychologie de masse du fascisme » de Wilhelm Reich.

Autruche, la tête dans le sableLa deuxième attitude, dite « arrêtée », c’est la prise de conscience que le système dominant a dépassé son acmé et se trouve très clairement sur le déclin, la décadence. Bien que cette attitude prenne acte des faits, elle reste incapable de se mobiliser pour imaginer et co-construire le futur. Il y a comme un sentiment dépressif d’impuissance devant quelque chose qui nous dépasse; la peur de sortir de sa zone de confort car on sent qu’en agissant on risque de perdre plus qu’à gagner… alors on applique la politique de l’autruche et comme le chante si bien Stromae : Alors, on danse !

La troisième attitude, dite « ouverte », est celle qui nous intéresse ici et c’est à celles et ceux qui sont dans cette attitude que s’adresse cet article. L’attitude « ouverte » est portée principalement par ce que les sociologues nomment les « créatifs culturels ». Ils sont les pionniers et les porteurs du nouveau système sociétal qui est en train d’émerger sans se poser en opposition révolutionnaire à l’ancien, mais comme évolution transcendante de l’ancien perçu comme une étape nécessaire de notre évolution. Les « créatifs culturels » ne s’inscrivent donc pas dans le paradigme moderne, ni même dans le post-moderne, mais ouvrent, explorent et sont les pionniers de l’ère intégrale.

L’enjeu peut être formulé de manière très simple. Ainsi en hommage à Shakespeare: To change or not to change? That is the question.

Le défi consiste en ce qu’une large part de la population et de nos élus sont dans une attitude dite « coincée » et que cette part de la population est complétée par la tranche des « arrêtés » pour ainsi former une large majorité incapable de penser le futur et qui vont même s’opposer à l’évolution. En revanche, la bonne nouvelle consiste en ce que les « créatifs culturels » représentent environ un tiers (source 2014 : www.culturalcreatives.org) de la population occidentale et que cette tranche de population non seulement est en croissance exponentielle, mais est en train de s’organiser et de structurer son action sur tous les plans et en particulier sur le plan politique (au sens large, au-delà du politicard).

Auteur: Stephan Sengupta, économiste

39-La démocratie stratifiée 3-3

Que peut offrir la démocratie stratifiée?

La démocratie stratifiée, telle que définie par Don Beck, propose essentiellement qu’un élément de base de la démocratie, le gouvernement représentatif, soit mis en œuvre de façon à cadrer avec les valeurs et les normes, la culture, des gens à gouverner. En termes de « 4Q/8L », cela signifie de construire le carré en bas à droite (la forme de gouvernement) de manière à correspondre ((pour une présidence collégiale)) au carré en bas à gauche (la culture du peuple à gouverner) ((qui va de BEIGE à TURQUOISE)). En réalité, il s’agit d’un processus interactionniste, la culture influençant la structure et vice versa.

44-La démocratie stratifiée 3/3

Pour sa présentation de l’état du monde en l’an 2000 au Forum mondial, Beck a donné quelques exemples de base de la nature d’une structure de gouvernement adaptée au valmème dominant de la culture, voir tableau. Il a également fourni quelques exemples de concordances du « monde réel ».

Bien sûr, dans de nombreux pays, la culture est dominée par de multiples valmèmes ou des harmoniques de valmèmes, ce qui nécessite le développement de structures gouvernementales à multiples facettes ou des sections de risque pour la population ne se sentant pas représentée. L’une des raisons de la montée de l’extrême droite en Europe de l’Ouest au cours de la première décennie du 21e siècle, est que la pensée de ceux qui gouvernent (BLEU/ ORANGE/VERT) a perdu le contact avec la classe ouvrière blanche traditionnelle d’électeurs (POURPRE/ ROUGE/BLEU) sur des questions comme l’immigration.

Il est à noter que, dans sa présentation, Beck ne donne pas d’exemple d’un pays de 2e niveau (Intégral) – le plus avancé étant les Pays-Bas en termes de culture dominée par le VERT, ce qui nécessite une forme sociale-démocrate de gouvernement. (Les Pays-Bas et les pays scandinaves sont sans doute les plus égalitaires de toute la planète.) Ainsi, les concepts de ce que pourrait être un gouvernement intégral sont, à ce stade, de pures conjectures. Il n’y a, pour l’instant, pas de bloc identifié d’électeurs de 2e niveau assez grand dans n’importe quel pays pour exercer une influence électorale.

Application de la démocratie stratifiée

S’il est clair que la Théorie de modernisation a échoué et échoue encore – avec des conséquences dévastatrices sur tout le monde en développement – la démocratie stratifiée en est à ses débuts. Sa plus puissante application et la plus répandue jusqu’ici était au début et au milieu des années 1990, quand Beck a participé à l’élaboration de la transition sud-africaine de l’apartheid à la démocratie multi-culturelle (voir Don Beck et l’Afrique du Sud). Au cours des dernières années, Beck a également fait du bon travail avec les Palestiniens, et le Centre pour l’Émergence humaine aux Pays-Bas a commencé à influencer le gouvernement néerlandais avec des idées fondées sur la Spirale Dynamique. Il y a cependant un nombre croissant de preuves empiriques pour l’appui aux concepts du modèle de Graves/Spirale Dynamique, ces idées sur lesquelles se fonde la démocratie stratifiée, ainsi que sur des modèles similaires tels que les étapes de l’Ego développées par Jane Loevinger en 1976. En ce qui concerne la hiérarchie des besoins de Maslow (1943, 1956, 1970, 1971), à bien des égards le précurseur de la Spirale Dynamique, il continue à être le modèle de la psychologie la plus utilisée à l’extérieur des rares salles du monde universitaire, avec les études formelles et de nombreuses anecdotes pour soutenir son efficacité.

Ce qui est nécessaire, c’est que les diplomates américains et les hauts dirigeants militaires soient formés à la Spirale Dynamique, aux 4Q/8L et au concept de Mesh-Works afin qu’ils puissent appliquer la démocratie stratifiée en Afghanistan, en Irak et partout ailleurs où le rôle des États-Unis comme seule vraie superpuissance mondiale les envoie. Comme les Américains expriment une profonde compréhension et de l’empathie pour les cultures locales et régionales, les États-Unis sont susceptibles de trouver de nouveaux amis dans le monde au lieu de porter la caricature du « vilain américain » dont ses compatriotes se sont vu affubler depuis si longtemps à l’étranger.

De même pour les Européens afin qu’ils puissent aller au-delà des excuses de bêlement pour les iniquités de l’empire et commencer à aider leurs anciennes colonies à se développer d’une manière qui est naturelle pour elle.

Bien sûr, une partie du défi est de comprendre comment les valmèmes affectent l’économie et le développement économique!

38-La démocratie stratifiée 2-3

Pourquoi la théorie de modernisation n’a pas fonctionné?

Bien sûr, Rostow a clairement indiqué que ce n’était pas à réaliser du jour au lendemain et que la modernisation pourrait prendre jusqu’à 100 ans pour atteindre la maturité. Néanmoins, il est clair que le processus a été corrompu et qu’il est hors piste dans presque tous les pays dans lesquels la théorie de modernisation a été appliquée avec rigueur.

Talcott Edger Parsons, 1902-1979, est un sociologue américain qui a élaboré une théorie qu'il appelle fonctionnalisme systémique de l'action.
Talcott Edger Parsons, 1902-1979, est un sociologue américain qui a élaboré une théorie qu’il appelle fonctionnalisme systémique de l’action.

Talcott Parsons (1964) a identifié très justement que les « valeurs traditionnelles » étaient le plus grand obstacle au développement tel que prévu par Rostow. Bert Hoselitz (1964) a plaidé en faveur de l’introduction de l’éducation méritocratique comme un moyen d’inculquer aux générations à venir les valeurs occidentales. Alex Ingeles (1969) a défendu les médias de masse comme un agent essentiel dans la diffusion des idées sur la nécessité de la mobilité géographique, les unités de famille nucléaires, la planification familiale, les croyances et les pratiques séculaires et l’adoption du processus démocratique.

Tout cela, payé par l’aide au développement et des prêts, a fait peu de différence en Afrique noire. Les élites dans une grande partie du Moyen-Orient sont en effet riches du produit de leur argent du pétrole, mais ils sont myopes quant à leur dépendance du savoir-faire occidental et des travailleurs étrangers bon marché pour obtenir le pétrole du sol tandis qu’une grande majorité de leurs populations autochtones font l’expérience réelle de la pauvreté – même si le printemps soi-disant arabe de 2011 pourrait apporter un changement à cette inégalité flagrante dans certains pays du Moyen-Orient. « Eh bien, les Arabes sont-ils prêts pour la démocratie? ». Un certain nombre de pays du sud-est asiatique sont dirigés par au mieux des semi-dictatures – la plus célèbre étant la Birmanie – et, alors que certains exportent maintenant à une échelle industrielle, une grande partie de leurs populations mènent une vie très dure.

Alors que Parsons a correctement identifié les valeurs à la base des problèmes, ce qu’il n’aurait probablement pas pu savoir à l’époque – car Clare W Graves (1970, 1971/2002) avait à peine commencé à publier sur son travail remarquable – c’est la façon dont les systèmes de valeurs (valmèmes) fonctionnent et comment le changement a lieu sur la Spirale. (Cependant, la version initiale de la Hiérarchie des besoins de Abraham Maslow en 1943 a précédé celle de Rostow et celle de Parsons … alors peut-être qu’il n’y a aucune excuse?)

Ces « valeurs traditionnelles » que Parsons a vu comme des obstacles à la modernisation sont, en effet, naturelles pour une pensée tribale du valmème POURPRE. Vu que la motivation clé de POURPRE est de trouver la sécurité dans l’appartenance à un groupe, les tentatives de déstabiliser et d’imposer une autre façon de penser conduira soit à un renfermement sur soi et un refus catégorique de même envisager le changement, soit à l’émergence d’une forme très malsaine de ROUGE. (L’émergence d’un ROUGE sain nécessite les fondations d’un POURPRE sain). Ainsi, en ignorant les besoins de POURPRE ou, pire encore, le mettre en danger par la déstabilisation fonctionne réellement à contre-courant du processus de développement décrit par Rostow.

Il est généralement reconnu que si elle est acceptée dans la communauté, l’éducation peut ouvrir des horizons et conduire à la remise en cause des façons de faire traditionnelles. Toutefois, les valeurs transmises par les systèmes d’éducation doivent s’appuyer sur des fondations solides et de manière non menaçante – il faut éviter de remplacer ces valeurs de sécurité. Il est intéressant de noter que Daniel Lerner (1958), dont Rostow a emprunté de nombreux concepts pour la construction de la théorie de modernisation, a eu l’idée de prendre les enfants des élites tribales et de les éduquer dans les écoles et les collèges de l’Ouest. En théorie, cela semblait être une bonne idée d’envoyer les jeunes loin des milieux de renforcement des valeurs tribales traditionnelles. Cependant, Péter Tamás Bauer (1982) note que beaucoup de ces jeunes élites de formation occidentale sont retournés chez eux uniquement pour monopoliser les premières positions, restreindre la mobilité vers le haut et renforcer la tyrannie ROUGE la plus brutale, par exemple la République centrafricaine de Jean-Bedel Bokassa,

Charles Taylor du Liberia et, bien sûr, Robert Mugabe du Zimbabwe. Bauer appelle ce travail de sape du développement la « cleptocratie » car les élites semblent souvent uniquement intéressées à se remplir les poches.

Un ROUGE sain est un élément essentiel dans les « selfplexes » des entrepreneurs, et si vital pour la scène 2 de Rostow. Mais les dictateurs impitoyables qui ont si souvent utilisé l’argent de l’Occident pour leurs propres fins tout en opprimant et affamant leurs propres peuples ne pouvaient sûrement pas être ce que Rostow envisageait…?

Alors que les marxistes ont tendance à voir l’esprit de servitude économique dans l’application de la théorie de la modernisation, du point de vue socio-psychologique, il semble que c’est surtout dû à l’ignorance aveugle et à un manque total de compréhension du fonctionnement des systèmes de motivation humains, à la fois individuellement et culturellement. Une grande partie du tiers-monde, en particulier l’Afrique noire, est prise au piège dans des cultures de POURPRE et de ROUGE. Les profondes divisions tribales et les insécurités, comme au Rwanda, créées à l’origine par les frontières inter-tribales imposées par les colons européens ont été exacerbées par les pressions de moderniser et de soutenir la concurrence dans un monde globalisé. Au sommet de tout cela, des myopes occidentaux ont facilité une course apparemment sans fin des despotes tyranniques qui poursuivent leurs propres caprices pour se remplir leurs propres poches. Pas étonnant alors qu’un pays ou un autre en Afrique noire semble toujours être pris dans une guerre civile. Pas étonnant non plus que le spectre terrible d’un génocide semble toujours prêt à frapper quand POURPRE, la base cognitive de la Spirale, a été si complètement saccagée.

Depuis que l’étape 3 de Rostow nécessite une quantité importante de pensée BLEU, l’étape 4 nécessite à la fois BLEU et l’émergence d’ORANGE et l’étape 5 d’une large domination de ORANGE, alors qu’une grande partie du tiers-monde doit encore aller au-delà de ROUGE dans sa culture, il n’est pas surprenant que la Théorie de la modernisation ne fonctionne pas et que peu d’États du tiers-monde ont pu aller au-delà de l’étape 3.

Il convient de noter que les nouveaux géants économiques, l’Inde et la Chine, non seulement n’ont pas pris grande notice de l’avis de Rostow, mais ont des formes de culture BLEU établies de longue date. Ils étaient tous deux des civilisations très avancées avant de tomber sous le contrôle des Européens. Ainsi, leurs traditions étaient BLEU en nature ainsi que POURPRE. Les structures religieuses hautement sophistiquées de l’Inde remontent à plusieurs siècles et fournissent à une grande partie du pays un socle d’organisation et de discipline. Le communisme maoïste de la Chine, pour toute la suppression de ses habitants, a fourni une structure étatique monolithique et de contrôle qui a organisé le pays à grande échelle. Chris Edwards (1992) suggère que le succès des économies du tigre d’Asie et de la Chine est dû à une combinaison réussie de la religion confucéenne chinoise (BLEU/VERT) et de la pensée et des pratiques (BLEU/ORANGE) rationnelle occidentale. La religion dans ces sociétés a favorisé l’émergence d’un leadership politique et moral autoritaire (BLEU) qui exige le sacrifice, l’obéissance et le travail acharné en échange de la prospérité. Cela a favorisé l’acceptation de pratiques économiques et culturelles occidentales.

Si le sommet de la vision de Rostow était que chaque pays devrait se retrouver dans une société démocratique et consumériste, alors l’implication est que c’est la forme ultime qu’un pays devrait prendre. ((On voit aujourd’hui quel chemin catastrophique nous avons pris!)) Chaque pays devrait aspirer au style occidental de démocratie avec une personne / un vote (secret). Chaque pays devrait aspirer à avoir une économie consumériste ((Quand on voit qu’elle fait imploser la planète, elle ne peut vraiment pas être au sommet d’une quelconque échelle!)). L’autre conséquence est que toute autre forme de gouvernement de toute autre forme d’économie est automatiquement inférieure … et plus la distance socio-psychologique de ce gouvernement par rapport à l’idéal de Rostow, plus cette économie est inférieure.

Compte tenu de ces conséquences, il n’est pas difficile de voir que les préjugés ainsi déformés des vues de Rostow, Parsons et Inkeles les ont fait percevoir les valeurs tribales traditionnelles comme non seulement inutiles mais positivement nuisibles.

37-La démocratie stratifiée 1-3

Pour la propagation de la Spirale Dynamique dans les milieux de la politique, nous avons entrepris de traduire et publier l’article de Don Beck sur la démocratie stratifiée.

Démocratie stratifiée versus Théorie de la modernisation

Walt Whitman Rostow est un économiste et théoricien politique américain. Il a formulé une théorie du développement et des conditions de la croissance qui a marqué les années soixante.
Walt Whitman Rostow est un économiste et théoricien politique américain. Il a formulé une théorie du développement et des conditions de la croissance qui a marqué les années soixante.

Il est assez étonnant que 50 ans après que Walt Rostow (1960) ait publié « Les étapes de la croissance économique: un manifeste non-communiste », les idées de Rostow – Théorie de la modernisation – forment toujours encore la politique étrangère occidentale – et l’attitude des États-Unis en particulier. En 50 ans, on a d’abord vu la fin des empires européens et ensuite la disparition du communisme comme une alternative politique et économique au capitalisme, mais les idées de Rostow ont presque universellement omis de remettre à jour la richesse et la prospérité pour les pays en développement qu’ils avaient promis. De grandes parties du monde où les idées de Rostow ont été appliquées – « l’Afrique noire », en particulier – sont embourbées dans la pauvreté et la dette. Non seulement cela, mais les idées de Rostow sous-tendent le manque de compréhension et l’application par les Américains de stratégies inappropriées en Irak et en Afghanistan, avec toutes les conséquences sanglantes en ayant découlé au cours de la première décennie du 21e siècle.

André Gunder Frank, 1929-2005, est un économiste germano-américain
André Gunder Frank, 1929-2005, est un économiste germano-américain

Les idées de Rostow ont été fortement critiquées du point de vue marxiste, notamment avec la théorie de la dépendance d’André Gunder Frank (1971) et la théorie des systèmes mondiaux de Immanuel Wallerstein (1979) – même si ces critiques sont largement politiques et/ou économiques. (Fait intéressant, les deux géants économiques émergents du début du 21e siècle, l’Inde et la Chine, sont remarquables en évitant au moins une partie des idées de Rostow!) L’objectif de cet article est de critiquer Rostow d’un point de vue socio-psychologique et de présenter un autre modèle pour le développement social et politique avec le concept de Don Beck de démocratie stratifiée, d’abord présenté lors d’une conférence au cours du Forum de l’an 2000 et en réponse à l’État du Monde de Mikhaïl Gorbatchev.

Pour une discussion complète des idées de Rostow et une évaluation partielle les concernant, voir sa Théorie de modernisation.

La suite dans le prochain article…

Une formation et un laboratoire d'idées alternatives