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41-Notre vie sur la Spirale

Quand nous sommes nés, BEIGE domine la vie du nouveau-né à un moment où ses seules préoccupations semblent être de dormir, de profiter de la douceur du sein maternel et d’absorber la quantité nécessaire de lait. Cette phase est brève et on n’a que très peu d’informations sur elle autres que biologiques.

46-Notre vie sur la SpiraleDès l’âge d’un mois, le bébé quitte le statut de nouveau-né pour celui de nourrisson. C’est dès ce moment que POURPRE commence à apparaître. Peu à peu, il devient conscient de la présence ou de l’absence de sa mère, et il se met en place des premières relations de cause à effet : tel comportement provoque son retour et de la nourriture, de l’attention ou de l’affection. La coupure, même très temporaire, de ce lien est une source forte d’anxiété et généralement vers quatre mois, le bébé commence à utiliser un objet transitionnel, le fameux doudou ou la peluche qui l’accompagnera pendant une bonne partie de son enfance et jouera des rôles divers selon les niveaux de la Spirale Dynamique. L’objet traditionnel est investi d’un pouvoir symbolique et magique permettant d’assurer la sécurité.

Plus tard, vers douze ou quinze mois, le langage fait son apparition et au début, les termes employés sont souvent liés aux deux premiers niveaux d’existence et concernent le bien-être physique et la famille : dans toutes les cultures, « maman » est un des premiers mots dits par l’enfant.

POURPRE joue un rôle majeur dans toute la petite enfance où le nourrisson vit dans un monde magique. Les animaux parlent, et on peut échanger avec eux. Les contes dits le soir avant le sommeil sont un plaisir inépuisable, et peu importe si la même histoire est racontée des dizaines de fois.

Le sentiment de sécurité ou d’insécurité que l’enfant développe pendant cette phase POURPRE l’accompagne pendant toute sa vie. Selon les cas, il conserve les aspects positifs du valmème que sont le partage et l’attachement aux liens familiaux ou il en garde des aspects plus négatifs comme une certaine forme de crainte ou de superstition. En mettant l’enfant très jeune en crèche ou en nourrice et en multipliant les familles monoparentales ou recomposées, notre culture ORANGE crée souvent une perturbation de la mise en place de POURPRE malgré les efforts et les soins des parents : il n’est d’ailleurs pas étonnant qu’en compensation, c’est en ORANGE que sont apparus à la fois la thérapie, le coaching ou le développement personnel qui aident à corriger le problème, et de grandes industries de réactivation de POURPRE dont les productions Walt Disney sont sans doute le meilleur exemple.

Vers l’âge de deux ans, parfois plus tôt, le caractère de l’enfant change brusquement. Le plus doux des bambins devient un petit démon qui s’oppose à sa famille de toute son énergie. C’est la première grande crise de l’éducation que certains ont appelé la « petite adolescence ». L’enfant découvre le mot « non » et l’emploie dans toutes les situations et dans toutes les variantes : non au bain, non au repas, non au coucher, etc. Quand il veut quelque chose, il l’exige, quitte à le réclamer cinquante fois de suite et à se rouler par terre en hurlant dans une immense colère si les parents osent résister. Ce genre de crise est encore meilleure en public ; car elle est une démonstration de force pour l’enfant et qu’elle active bien souvent chez les parents la honte qui est un des moteurs de ROUGE. Quant aux règles familiales ou sociales existantes, elles sont faites pour être transgressées, et jeter des aliments, dessiner sur les murs et renverser l’eau du bain, en regardant les parents bien droit dans les yeux pour qu’ils comprennent bien la provocation, fait partie des joies de l’existence !

Le psychanalyste américain d’origine hongroise, René A. Spitz (1887-1974), a appelé cette période le stade du non et la considère comme le troisième indicateur du développement psychique de l’enfant1. Il estime que la capacité de s’obstiner que l’enfant développe alors est le fondement de la communication humaine. En disant non, l’enfant apprend à juger, à exercer sa volonté et s’affirmer en tant que personne. Étape cruciale du développement de l’enfant nécessitant, de la part des parents, un subtil sens de l’équilibre, ROUGE est le moment où se bâtissent confiance en soi et assertivité. Si l’enfant est laissé trop libre d’exprimer le valmème, il risque de conserver une agressivité excessive et un sentiment que tout lui est dû. Inversement, s’il est trop contraint, il peut manquer durablement de capacité de décider, de s’affirmer et de maintenir une frontière psychologique et/ou physique saine entre lui et les autres.

A partir de l’âge de trois ans au plus tôt, plus fréquemment vers cinq ou six ans, commence une nouvelle phase du développement de l’enfant caractérisé par l’intégration de règles et la définition de limites. Les psychanalystes parlent de définition du Surmoi. Cette étape est celle de l’élaboration d’une structure morale de la psyché avec la découverte des concepts de bien et de mal; parallèlement, l’enfant accepte les notions de récompense et de punition. Un ensemble de lois idéalisées est assimilé à partir des modèles que constituent les parents et des structures sociales comme la crèche ou l’école et en fonction de leur efficacité à provoquer un satisfecit et à éviter un châtiment de la part d’autrui.

Fautes de capacités cognitives suffisantes, jusqu’à l’âge d’environ neuf ou dix ans, les règles sont considérées comme intangibles. Elles ne peuvent être modifiées et s’appliquent à tous. C’est la période où l’enfant fait la morale à ses parents et leur reproche leur façon de se conduire, les pousse à cesser de fumer, etc. Il respecte l’autorité, parfois plus celle de la télévision ou de l’instituteur que celle des parents.

Cette phase est un des grands derniers moments délicats pour les parents2. Elle comporte trois pièges principaux. D’abord, BLEU ne doit pas démarrer trop tôt. Cela empêcherait la mise en place saine du niveau ROUGE et de l’indispensable sens de soi qu’il apporte. Ensuite, il s’agit de trouver un équilibre entre le trop et le trop peu. Trop de règles trop rigides, c’est le sacrifice exagéré du soi. L’enfant est obligé à l’excès de refouler ou de dissimuler certaines attitudes et d’en forcer ou amplifier d’autres. Il en résulte des souffrances psychologiques personnelles et un faux respect d’autrui générateur de problèmes de communication. A l’inverse, une absence d’interdits ne construirait pas un être libre, mais un adulte esclave de ses pulsions et durablement coincé en ROUGE avec tous les risques personnels et sociaux que cela implique. Enfin, les parents peuvent accompagner la sortie de BLEU afin de permettre la meilleure individuation possible de l’enfant. Trop tôt, cela le déstabiliserait inutilement par manque des repères nécessaires à l’équilibre de la personnalité ; trop tard, cela ne ferait que produire un manque de valorisation de soi et/ou créer des frustrations qui aggraveraient la crise de l’adolescence et son retour temporaire en ROUGE (nous y reviendrons dans le chapitre sur les états du changement).

Dans nos cultures occidentales, les valmèmes précédents se mettent en place à des âges semblables chez la plupart des enfants. Sans doute parce qu’il est très récent, ce n’est pas le cas pour ORANGE. Certes, celui-ci imprègne tellement nos sociétés que toute personne en a au moins des traces, mais il existe un nombre non négligeable d’individus qui ne culminent jamais à ce niveau et se stabilisent en BLEU, voire en ROUGE.

Le plus souvent, ORANGE commence à s’installer à partir de la crise de l’adolescence qui a été une contestation des règles familiales et sociales centrées en BLEU ou du premier job d’été qui apporte un peu d’autonomie ; il devient le niveau d’existence dominant au début de la vie active. Pour certaines personnes, c’est plus tard qu’a lieu ce changement.

La difficulté potentielle liée à ORANGE est de vouloir qu’il démarre trop tôt. La plupart des parents sont conscients de l’extrême compétition qui existe dans nos sociétés ORANGE, et ils souhaitent que leurs enfants y réussissent le mieux possible. Cela conduit certains d’entre eux à les pousser dans une série d’activités qui n’est pas compatible avec leur développement cognitif et psychologique.

Si en Chine, l’enseignement est gratuit et obligatoire, il existe, dès le primaire, des écoles privées fort coûteuses où l’enfant est assuré d’avoir les meilleurs professeurs, et d’être en relation avec les futurs dirigeants politiques et économiques du pays. Pour accéder à ces écoles, il faut réussir un concours d’entrée. Voici un exemple de question posée à des enfants de six ans : vue dans un miroir votre montre indique 1h15 ; quelle heure sera-t-il dans une heure trente ? Les enfants suivent donc des cours particuliers intensifs avant d’entrer au primaire, comme ils continueront à en suivre les années suivantes en plus des cours et pendant les vacances.

La Fastrackids Academy propose encore mieux : un ‘MBA précoce’ pour enfants de trois à six ans ! A raison de deux heures de cours chaque jour, samedis et dimanches inclus, les bambins participent à des enquêtes de marketing fictives et élaborent des stratégies publicitaires « afin de mieux comprendre leur impact économique au quotidien ». Ils utilisent une simulation informatique pour gérer une ferme de manière à rendre l’élevage des moutons le plus rentable possible. Il existe déjà cinq écoles de ce type en Chine, et neuf autres devraient ouvrir prochainement. Les parents sont nombreux à vouloir une place pour leurs enfants : 60% des Chinois des grandes villes dépensent un tiers de leurs revenus pour l’éducation de leurs enfants. Ils espèrent que de telles écoles permettront à leur progéniture de sortir du lot quand il s’agit de trouver un emploi.

Si on ne laisse pas chez un enfant le temps à BLEU de s’installer et de maîtriser les excès de ROUGE, il est illusoire de croire qu’il peut développer ORANGE. On n’obtient en fait chez lui qu’une variante de ROUGE et on le prépare à de graves difficultés d’intégration sociale.

Dans les pays dans lesquels VERT est fort, le valmème commence à émerger dès le début de l’âge adulte. Il faut dire que l’environnement social et notamment le système scolaire y prépare les jeunes dès l’enfance.

Dans les pays culminant en ORANGE ou avant sur la Spirale Dynamique, il n’y a pas de constante sur les éléments qui font basculer une personne vers VERT, ni sur l’âge auquel cela se produit. Chaque individu peut voir ses conditions de vie évoluer d’une manière particulière et réagit en conséquence. Cependant, la multiplication du discours médiatique sur les problèmes environnementaux et sur l’accroissement des inégalités fait que ce changement a lieu de plus en plus tôt. Les cas les plus fréquents sont toutefois le passage vers la quarantaine, la fameuse crise de la « middlescence« , ou au jeune âge adulte comme dans les pays centrés sur VERT :

Les jeunes diplômés sont de plus en plus nombreux à chercher à travailler dans des ONG. « A peine sortis de Polytechnique, d’HEC, de Sciences PO, de l’Essec, ou après quelques années en entreprise, ils frappent à la porte des associations caritatives. Renonçant à des carrières prometteuses et des salaires élevés, cette « génération humanitaire » se met au service des déshérités ou de la planète en danger. » Ce mouvement est de grande ampleur. Martin Hirsch, ancien président d’Emmaüs France qui sort d’ailleurs de Science Po et de l’ENA, se dit « submergé » par les candidatures. Philippe Lévêque, directeur général de Care France et ancien d’HEC, a dans son équipe un tiers de diplômés de grandes écoles de commerce. Ceux qui ont tenté cette aventure sont ravis : « Aujourd’hui j’aide les gens en difficulté, une vraie motivation. Je ne travaille plus pour renforcer la rentabilité d’un groupe. » Ces jeunes sont informés des problèmes du monde. Ils veulent agir pour réduire les inégalités et sont prêts à s’engager dans des parcours atypiques. »

Aujourd’hui, les individus ayant atteint le niveau JAUNE l’ont forcément fait au cours de leur âge adulte, dans des conditions de vie très particulières : il faut qu’ils aient rejeté ORANGE, puis qu’ils aient adhéré à VERT et l’aient expérimenté et rejeté à son tour, enfin qu’ils aient acquis les modes de pensée et de fonctionnement de JAUNE ! C’est relativement rare et lié à une histoire de vie particulière.

Rien ne permet donc aujourd’hui d’imaginer quand et comment se mettra en place JAUNE dans le développement psychologique des individus lorsque ce valmème sera répandu et concernera une part significative de la société.

La situation est ici la même que celle que nous avons décrite pour JAUNE, mais en pire. Pour qu’un individu atteigne TURQUOISE dans un monde qui est encore dominé par BLEU et ORANGE, il faut qu’il ait vécu et rejeté ORANGE, puis qu’il ait traversé une phase en VERT, avant de la quitter pour découvrir et expérimenter JAUNE, et enfin qu’il ait perçu les limites de ce dernier pour passer au suivant ! Avec de telles conditions, ce qui est étonnant c’est que Graves en ait rencontré six.

1-Les deux autres sont l’apparition du sourire à la vue d’un être humain vers deux mois (correspondant au début de la sortie de BEIGE), et l’anxiété et le repli en présence d’une personne inconnue vers huit mois (correspondant à POURPRE)

2-Une fois passé BLEU, l’éducation des enfants est plus faite par leurs pairs, l’école ou la société que par les parents eux-mêmes.

40-Changer ou ne pas changer…

… telle est la question!

Sur le plan sociétal, nous sommes à la fois témoin et acteur d’une profonde évolution des systèmes de croyances et de valeurs de notre société. Par les différentes crises successives, nos certitudes sont ébranlées. Et nous sommes invités à remettre en question ce qui représente les fondations-mêmes de notre société.

Face à ce défi historique, probablement aussi important que celui qui a suscité la Renaissance, nous pouvons y réagir de trois manières différentes.

Wilhelm Reich, psychiatre, psychanalyste et critique de la société autrichienne.

La première attitude, dite « coincée », c’est le déni qui consiste en une incapacité d’accepter l’évolution en cours et conduit à une résistance   à l’évolution. C’est le discours des conservateurs réactionnaires qui, par peur du changement, vont rigidifier les centres de pouvoirs, les systèmes sociaux et les systèmes juridiques en renforçant principalement les systèmes de contrôle et de coercition à la conformité. Ceci se traduit par une montée des intégrismes, des nationalismes, de la xénophobie, de la recherche d’un bouc émissaire,… bref nous assistons à une montée de ce que techniquement se nomme le fascisme, même si l’on n’ose pas utiliser ce mot pour des raisons historiques. On serait bien avisé de relire « La psychologie de masse du fascisme » de Wilhelm Reich.

Autruche, la tête dans le sableLa deuxième attitude, dite « arrêtée », c’est la prise de conscience que le système dominant a dépassé son acmé et se trouve très clairement sur le déclin, la décadence. Bien que cette attitude prenne acte des faits, elle reste incapable de se mobiliser pour imaginer et co-construire le futur. Il y a comme un sentiment dépressif d’impuissance devant quelque chose qui nous dépasse; la peur de sortir de sa zone de confort car on sent qu’en agissant on risque de perdre plus qu’à gagner… alors on applique la politique de l’autruche et comme le chante si bien Stromae : Alors, on danse !

La troisième attitude, dite « ouverte », est celle qui nous intéresse ici et c’est à celles et ceux qui sont dans cette attitude que s’adresse cet article. L’attitude « ouverte » est portée principalement par ce que les sociologues nomment les « créatifs culturels ». Ils sont les pionniers et les porteurs du nouveau système sociétal qui est en train d’émerger sans se poser en opposition révolutionnaire à l’ancien, mais comme évolution transcendante de l’ancien perçu comme une étape nécessaire de notre évolution. Les « créatifs culturels » ne s’inscrivent donc pas dans le paradigme moderne, ni même dans le post-moderne, mais ouvrent, explorent et sont les pionniers de l’ère intégrale.

L’enjeu peut être formulé de manière très simple. Ainsi en hommage à Shakespeare: To change or not to change? That is the question.

Le défi consiste en ce qu’une large part de la population et de nos élus sont dans une attitude dite « coincée » et que cette part de la population est complétée par la tranche des « arrêtés » pour ainsi former une large majorité incapable de penser le futur et qui vont même s’opposer à l’évolution. En revanche, la bonne nouvelle consiste en ce que les « créatifs culturels » représentent environ un tiers (source 2014 : www.culturalcreatives.org) de la population occidentale et que cette tranche de population non seulement est en croissance exponentielle, mais est en train de s’organiser et de structurer son action sur tous les plans et en particulier sur le plan politique (au sens large, au-delà du politicard).

Auteur: Stephan Sengupta, économiste

36-Où sont les JAUNE?

Nos valeurs dominantes sont la complexité et la non-dualité. Notre devise c’est inclure utilement les approches contradictoires: « Je reconnais la structure dans le chaos » et nos symboles sont le kaléidoscope et les processus en flux.

Pour nous, le monde est comme un habitat naturel, en constante évolution.

Nous vivons actuellement une grande solitude et trouvons difficilement des homologues pour partager notre vision complexe du monde. Nous faisons preuve d’une certaine impatience d’apparence élitiste, pouvons aussi sembler arrogants, parce que nous ne sommes pas compris. Nous cherchons alors d’autres possibilités ailleurs et sans les autres.

Nous pouvons surmonter le dualisme, expérimenter la coïncidence paradoxale des contraires et reconnaître le tableau d’ensemble sous-jacent. Nous nous organisons de manière autonome, en réseaux, privilégions la gestion du chaos et les systèmes apprenant et nous gérons nos projets en auto-organisation. Nous sommes des collaborateurs de projets à durée déterminée, responsables et motivés par des scénarios où le plus compétent en prend la direction.

Ce qui nous fascine, c’est la compréhension non-duale de processus fluides, une vision systémique de réseaux complexes, une volonté d’apprendre et d’évoluer tout au long de la vie, une liberté d’aller et venir librement, faire confiance à l’intuition et une sagesse paradoxale.

Si on nous met des bâtons dans les roues, nous évaluons la situation et restons, si une action positive ou une évolution est perceptible et partons, si ce n’est pas le cas. Nous réagissons parfois de manière impatiente, brusque ou élitiste.

Nous voyons les expériences négatives qui introduisent des changements à la poursuite du développement. La liberté et la décision de l’individu seul ne suffit pas pour lancer les mesures collectives nécessaires pour permettre la survie de la communauté mondiale de l’humanité. Bien que nous apprécions tous les stades de développement, nous rejetons ce qui affecte le développement individuel et collectif. Nous respectons tous les niveaux d’évolution impliqués et leurs positions de valeurs, et sur les questions qui touchent tous les niveaux, nous pouvons nommer des priorités et des hiérarchies claires et ainsi obtenir des résultats utiles.

Nous avons une image paradoxale et trinitaire de Dieu, une co-inhérence entre l’homme et Dieu. Jésus est un vrai homme et vrai Dieu, mystagogue et enseignant de la non-dualité, le Christ est en nous et nous en lui.

Dans les relations familiales, nous apprécions de jouer des rôles différents de tous types, et nous attendons des autres des compétences pour faire face à tous les stades de développement des individus, en outre nous avons besoin d’un haut niveau d’informations.

Nous nous habillons de manière fonctionnelle, non spectaculaire et tout simplement, mais nous nous sentons libres, si nécessaire, de nous vêtir de tout style approprié à une situation donnée.

Nous préférons l’apprentissage individuel en fonction de nos propres intérêts et besoins avec une forte auto-motivation. Notre apprentissage et les expériences que nous pouvons faire sont notre récompense.

Pour nous aider dans notre propre processus d’évolution, nous recherchons une pensée pratique très large, basée sur les meilleures informations de toutes les sources disponibles. Nous recherchons les changements qui mènent à de meilleurs résultats, utilisent moins d’effort et causent moins de dégâts.

Notre style d’organisation spirituel et philosophique est un style alliant informations et présence axée sur les projets ainsi que des structures minimales.

Nous sommes les JAUNE de la Spirale Dynamique et recherchons nos frères et sœurs de pensée et de cœur.

35-Êtes-vous libre dans vos pensées

Est-ce l’Église qui vous dit ce que vous devez penser, le parti de Hollande ou de Sarkozy, un gourou, alors vous êtes sans doute momentanément dominé par le valmème BLEU. Si vous pensez que vous êtes le meilleur et que tout le monde doit être à votre service et fonctionner selon votre bon vouloir et que vous êtes prêt à appuyer cette pensée par de la pression psychologique ou physique, vous êtes sans nul doute un représentant classique de l’expression du valmème ROUGE.

Spirale Dynamique avec lettresCes couleurs sont des marqueurs dans le monde de la Spirale Dynamique pour les conditions de vie et les capacités cérébrales d’un individu. Les valmèmes sont comme un monde parallèle mais toujours présent, parfois de manière consciente, parfois non. Mail il est là, et on le remarque dans des expressions de pensées et autres artéfacts. Et la Spirale Dynamique nous aide, grâce à nos cellules grises, à voir le monde tel qu’il est « réellement », à savoir différent pour tous.

Mais pour voir les choses, il faut avoir les yeux ouverts, et pour comprendre les choses, il faut avoir l’esprit ouvert, mais cela ne marche pas sur commande. Pour certains, c’est le fruit de longues années de travail, parfois même avec une souffrance sans fin, mais il est aussi des personnes pour lesquelles c’est tout naturel.

Lorsque Graves, avait étudié dans les années 60 les individus du monde économique et dans des études cliniques, il a découvert que le potentiel qui leur permettait de changer se situait sur une gamme allant de ouvert à fermé en passant par bloqué.

De nos jours, une pensée ouverte est primordiale pour fonctionner à un niveau de conscience aussi complexe que le JAUNE après le changement de paradigme. Elle offre la meilleure option d’adaptation à d’autres cultures, conditions et réalités. Et sans adaptation, c’est le conflit, le stress, la maladie. La pensée ouverte agit de manière efficace avec les obstacles et ne connait pas de limites comme la pensée fermée et bloquée.

Du point de vue de la Spirale Dynamique, la pensée bloquée est capable de revenir à des valvèmes précédents, mais ne peut accepter des changements que s’il n’y a a pas d’obstacles ou s’ils peuvent être dépassés aisément. Il lui manque le fameux ‘Eureka’ qui lui permettrait d’expliquer la situation. La pensée bloquée se sert d’excuses, de tromperies, de désistements pour justifier le status quo.

Mais le pire, c’est la pensée fermée  avec laquelle on n’avance pas d’un pouce. L’individu est prisonnier de sa pensée, il tourne en rond comme dans une cage. L’aveuglement psychologique bloque le regard vers les alternatives. Quand on voit que les industriels et les politiques ne font rien pour un monde meilleur, c’est la pensée fermée qui les en empêche.

34-Il faut une présidence collégiale en France

Nous sommes en 2013, et dans la plupart des pays, il y a eu, depuis des dizaines d’années, tellement d’échanges avec le monde extérieur que différentes cultures de pensée qui n’existaient pas auparavant sont apparues et se développent au sein des pays qui se pensent démocratiques.

La démocratie émane du peuple apprennent les enfants à l’école. Suffit-il d’avoir le droit de vote ou d’élire des députés pour que cet état de fait soit encore garanti? Une petite observation s’impose et révèle qu’il n’en est rien!

Ont voix au chapitre, ceux qui pratiquent la loi du plus fort et sont donc toujours gagnants, sauf quand ils se trouvent en face de plus forts qu’eux, ce qui devrait être rarement le cas. Et de nos jours, les gagnants sont les multinationales, les grands groupes et les banques. Elles accaparent tout et sur une planète encore soumise à la dualité, les ressources augmentent d’un côté et disparaissent de l’autre. Ce système n’est pas juste, il va à l’encontre de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Spirale Dynamique avec lettresNos présidents successifs ne savent plus gérer la France, du moins pas correctement. Ils n’ont pas encore les capacités intellectuelles pour comprendre que la croissance est une absurdité dans un monde fini et ne respectent pas non plus tout le monde comme ils voudraient être respectés eux-mêmes. Ils ont un comportement BLEU, ORANGE et rarement VERT et parfois même carrément ROUGE. Ce sont des couleurs de la Spirale Dynamique, un concept de Prof. Clare GRAVES pour comprendre l’évolution de la pensée individuelle et collective. Ce sont des niveaux d’existence qui font partie du premier plateau de valmèmes, en quelque sorte une unité de mesure de la progression sur la Spirale Dynamique qui comporte à l’heure actuelle 8 couleurs ou 8 valmèmes qui vont du plus simple au plus complexe, ceci au niveau de la pensée, mais évidemment aussi des systèmes qui en résultent.

La pensée d’une présidence collégiale est une pensée émanant du deuxième groupe de valmèmes qui débute avec JAUNE puis TURQUOISE dont on note les premiers bourgeons et qui est le valmème le plus évolué. Il n’est pas nécessairement meilleur que les autres, il faut que chaque valvème soit équilibré et que la Spirale des personnes s’y trouvant le soit également, mais les valmèmes du second groupe de niveaux ont l’avantage de voir la totalité de la Spirale et de penser aux conséquences pour la planète des actes qu’elles posent.

Sur le premier plateau, de BEIGE à VERT, l’ego est fortement développé et prépondérant. Cela se note aisément aux duels télévisés lors des campagnes ou lors des solos dans les partis. Au second niveau, l’ego est encore présent, mais il joue un rôle secondaire. On le réactive par exemple lorsqu’il faut fuir face à un danger. Mais en règle générale, l’esprit est dominé par le bien commun et le bien supérieur.

Plus on avance sur la Spirale, plus on englobe de valmèmes que l’on a traversés, et où l’on a séjourné parfois pendant des années. Au premier niveau, les valmèmes se font la concurrence, puisque chacun pense détenir la vérité. Au second niveau, on laisse à chacun sa vérité et on essaye de faire harmoniser le tout. Il faudrait donc qu’un président unique englobe toutes les couleurs et les servent dans sa politique, ce qu’aucun ne sait faire puisqu’ils ont presque tous une forte dose de BLEU et d’ORANGE, alors qu’un président devrait être positionné en JAUNE et TURQUOISE. Il en ressort donc, afin que cessent ces dégradations sociales, ces guéguerres civiles continues, que la France ait une présidence collégiale avec au moins trois, mieux encore cinq présidents défendant les couleurs ROUGE, BLEU, ORANGE, VERT et JAUNE parce que ce n’est que cette dernière personne qui a les capacités de comprendre toutes les autres puisqu’elle a déjà traversé tous les valmèmes et que ce n’est qu’avec elle que les droits de tous sont respectés. Il n’existe aucun pays piloté en JAUNE, mais si vous souhaitez connaître une telle société, allez visiter celle de Ricardo Semler au Brésil.

Mais comme nos systèmes politiques et nos gouvernements sont contrôlés par des personnes en BLEU et ORANGE qui ne comprennent pas les personnes en VERT et JAUNE alors que ces dernières les comprennent parfaitement et voient comment elles vont droit dans le mur, la présidence collégiale en France et ailleurs restera une utopie, mais c’est la meilleure solution.

33-La démocratie dans nos sociétés

Même si le lecteur ne le sait pas encore, nous vivons et nous nous développons sur cette Spirale Dynamique. Cette Spirale Dynamique a exprimé jusqu’à présent 8 couleurs qui correspondent à 8 conditions de vie et 8 capacités cérébrales. Pour chacune des 8 couleurs, la 9e est en train de se développer, la démocratie prend un autre sens.

En Beige, il n’existe aucun concept d’organisation politique.

Pour Pourpre, la démocratie est ce que le peuple décide de faire, que le chef annonce et qui est dirigé par les anciens et les esprits.

Avec Rouge, la démocratie est tout ce que le leader déclare comme tel. « Le pouvoir au peuple », cela signifie le pourvoir au leader et quelques élus.

Bleu voit la démocratie comme un système juste pour les Hommes justes et bons qui observent les règles et les traditions.

En Orange, la démocratie est une politique pluraliste déterminée par donner et recevoir au sein d’un jeu économique de contrôle réciproque.

Pour Vert, la démocratie signifie que chacun participe avec les mêmes droits à la prise de décision par consensus et pour notre bien à nous, le peuple.

Avec Jaune, la démocratie est un processus qui intègre la plupart des intérêts de telle manière que les flux puissent être développés vers le haut de la spirale.

Et Turquoise voit la démocratie comme un macro-management de toutes les formes de vie pour le bien commun en réaction aux macro-problèmes.

Toutes ces couleurs ou visions du monde sont présentes en France et dans les autres pays occidentaux. Les couleurs ou groupes les plus représentés sont Bleu et Orange. Avec l’arrivée des personnes issues du milieu de la migration, Pourpre et Rouge sont représentées de manière significative dans la société. Des problèmes croissants dans les pays et le monde ont amené Vert, Jaune et Turquoise sur le devant de la scène. Et le système financier devenu fou a offert aux politiciens et chefs d’entreprises le self-service Rouge qui dans son expression négative intimide, exploite et manipule les gens sans pouvoir ou bouscule, domine, malmène. Chacune de ces couleurs ou manières de penser a des côtés sains et des côtés malsains pour l’individu tout comme pour l’ensemble de la Spirale. Pour qu’une société, une entreprise, une famille, une association ou un pays fonctionnent, il faut que leur Spirale soit en harmonie. Le lecteur sait qu’elle est très rarement en harmonie chez le particulier et jamais dans les sociétés. Un lecteur avisé essaiera au maximum d’équilibrer la sienne afin que la Spirale globale soit en équilibre.

La plupart des politiciens sont positionnés en Bleu, leur programme est la Vérité Ultime pour tout le pays, c’est pourquoi l’Amérique veut absolument apporter la démocratie à des pays qui ne sont nullement prêts pour la recevoir. Les gens, les politiciens sont aussi des gens, mais comme il y a si souvent un gouffre entre la pensée et l’action, ils agissent pour la plupart à partir de Orange où la version malsaine de cette manière de penser veut toujours plus d’argent, toujours plus de croissance sans scrupules pour les dégâts collatéraux.

Afin de continuer à se développer, il faut bien sûr une pensée ouverte. La pensée bloquée voit son programme, ses propres idées comme les meilleures et les plus justes pour tous. Superficiellement, nos pays sont dirigés par un président ou un chancelier, et il n’existe pratiquement plus de différence entre gauche et droite. Dans la pratique, c’est toujours encore le clientélisme familial et négatif de Pourpre qui est actif.

Lorsque j’écoute des conversations politico-économiques, il y a souvent des différends, les uns ne savent pas écouter, les autres coupent la parole, chacun veut avoir raison et chacun n’a que raison pour lui, mais pas nécessairement pour les autres.

Comment diriger un pays avec ce savoir?

Je plaide pour un collège de présidents composé des différentes couleurs. Afin qu’il n’y en ai pas de trop, nous pourrions prévoir des présidents qui ont des capacités cérébrales dominantes positives en Rouge, Bleu, Orange, Vert et Jaune. Il est impératif que quelqu’un défende les valeurs Jaune afin qu’il soit garanti que les valeurs des conditions de vie Beige, Pourpre et Turquoise soient également défendues. Entre Vert et Jaune, il existe un saut quantique. Au cours du premier plateau de Beige à Vert, chaque groupe ou couleur pense avoir trouvé le saint Graal. A partir du second plateau qui s’élève à partir de Jaune, on considère toutes les étapes précédentes comme de niveau égal et nécessaires pour atteindre les marches supérieures.

La faisabilité pratique

Comme toujours, je plaide pour le courage d’essayer sur un territoire donné. Tous les individus ont accès à Internet. Tout le monde remplit le questionnaire qui leur montre sur quelle marche de la Spirale ils se trouvent, peu importe celle qu’ils ont atteinte ou celle qui est dominante chez chacun, puisqu’elles ont toutes la même importance, elles doivent juste être en harmonie, ce que le questionnaire de base ne peut révéler. Pour toute personne ne pouvant remplir le questionnaire car elle manque d’intelligence ou de capacités cérébrales sera apprécié d’une autre manière afin qu’il trouve le groupe qui lui convient. Chaque groupe choisit ses représentants qui agissent dans leurs intérêts. Et chaque groupe reçoit de l’argent pour mettre en place ses projets. Les Jaune et les Turquoise sont des groupes conseil qui veillent à ce que les Spirales soient toutes saines ou le deviennent.

32-POURPRE, JAUNE et une chaise sacrée

Entre l’Afrique et l’Europe, le choc des cultures a frappé une fois de plus. Élodie, coopératrice au développement, était partie en Afrique, plus précisément au Burkina Faso. Elle était logée et nourrie dans une famille qui fait partie de la classe moyenne burkinabé.

Un dimanche, les deux parents, Hortense et Lazare, étant de sortie et elle-même ne souhaitant pas participer à la visite de famille, elle resta à la maison. Ayant eu l’occasion de voir les jours précédents que les enfants n’avaient aucune éducation à la propreté et mangeaient comme des cochons, Élodie décida de s’adjoindre les deux bonnes, Fatou et Salimata pour faire manger les enfants à table et le plus proprement possible. Chaque femme adulte avait à côté d’elle un enfant âgé de 3 à 9 ans. Tout le monde devait vider son assiette, ce qui revient à ne pas en mettre de trop au départ et rester à table jusqu’à ce que la dernière de 3 ans ait terminé. Ce point était satisfaisant, tout comme la propreté des lieux qui n’était pas parfaite, mais loin de ce qui avait cours en général dans la maison.

Chaise sacréeLe soir venu et les parents de retour, Hortense était en train de déballer des choses à table. Élodie la vit et lui raconta, non sans une certaine fierté, qu’elle avait réussi à faire manger les enfants proprement à table. Le visage de Hortense s’éclaira. Puis Élodie poursuivit en expliquant qu’elle n’avait bien sûr pas pu réussir cet exploit toute seule et qu’elle avait adjoint une bonne à chacune des deux filles et qu’elle avait pris le garçon. En un éclair, le visage de Hortense s’assombrit, devenant même menaçant, et elle se mit à vociférer « Les bonnes ne mangent jamais avec nous à table! Cette chaise est sacrée. C’est inadmissible. Ces chaises sont nos chaises, de Lazare et moi. Les bonnes n’ont pas le droit de s’asseoir dessus. C’est comme si tu les avais invitées à coucher dans notre lit! » Et elle répétait cela plusieurs fois, totalement énervée. Élodie était choquée de la réaction et se trouvait toute penaude face à Hortense, dans les 85 à 90 kg pour 1,78m qui lui faisait la morale burkinabé pendant que son fils de 5 ans les observait.

Il avait fallu renvoyer la bonne précédente parce que Élodie, qui était déjà venue dans la famille deux ans auparavant, lui avait mis des idées d’égalité dans la tête!!! Voulant faire le bien, elle avait fait le mal. La bonne avait visiblement exigé des choses auxquelles une esclave n’a pas droit, car c’est ainsi que Élodie voyait les bonnes, des esclaves modernes, non enchaînées et recevant un petit pourboire pour tout salaire, mais des esclaves tout de même, car elles recevaient des ordres qu’elles avaient à exécuter, sans s.v.p. et sans merci! Et surtout, on leur laissait tout le travail de rangement et de nettoyage en plus de leurs travaux habituels, juste parce que enfants et adultes n’ont pas appris les règles de la propreté et du respect envers l’autre. Ces adultes sont donc constamment en contradiction avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui reconnaît l’égalité des droits à tout un chacun.

Nous avons ici le choc, non pas des cultures, mais des valeurs. Hortense est centrée en Pourpre, c’est une société dirigée par les aînés ou un chef qui prennent les décisions. Quand Élodie fit comprendre diplomatiquement à Hortense que sa façon « d’éduquer » les enfants n’était pas la bonne, elle se vit répondre que sa mère l’avait déjà fait comme ça et qu’au Burkina, cela se faisait toujours comme ça, on faisait comme les parents. Les rôles dans la famille sont distribués selon l’âge, le sexe, la femme est inférieure et soumise à l’homme et aux forces spirituelles. Les rituels et méthodes tribales sont sacrées et doivent être observées avec rigidité. Celui qui ne connaît pas les codes est exclu, considéré comme inférieur. Pour survivre, Élodie aurait dû se soumettre, mais Élodie, centrée en Jaune et qui englobe tous les autres valmèmes du premier gradin ne supporte pas les contraintes pour elle et n’accepte pas le rejet des droits de l’homme, donc de l’égalité entre tous les humains. Mais en ayant fait le grand saut, en était passé au 2e Ordre qui commence avec Jaune, elle accepte que ce soit différent pour les autres. En Pourpre, les gens de l’extérieur ne sont pas considérés comme des « gens », ils sont de « catégorie » inférieure. Lors de son différend avec Hortense, Élodie avait bien eu ce sentiment d’être d’une catégorie inférieure à Hortense, une personne stupide qui n’aurait pas l’intelligence de comprendre ce qui est bien.

Le mari de Hortense, Lazare, a déjà fait de nombreux voyages en Europe francophone, il est donc au courant d’une bonne partie des valeurs occidentales différentes des siennes, et il sait que les blancs en Afrique mettent régulièrement les pieds dans le plat là où il ne faut pas. Il aurait donc réagi bien moins violemment, il aurait peut-être même accepté que les bonnes s’asseyent à table si personne ne le voyait et n’en parlerait. Mais lors d’un entretien séparé avec lui, Élodie avait également remarqué que ce qu’elle était en train de critiquer le menaçait dans son identité d’homme burkinabé.

Comment faire donc que des personnes qui s’apprécient par ailleurs, mais qui sont de culture de valeurs si différentes puissent travailler ensemble? Car la mauvaise option serait de ne plus se fréquenter, donc de ne plus pouvoir apprendre l’un de l’autre. La solution, c’est justement le dialogue, encore et encore, expliquer les limites des uns et des autres dans le respect de l’un et de l’autre. On ne peut que respecter les règles que l’on connaît. Si Élodie avait connu cette règle, elle se serait installée avec les bonnes et les enfants dehors, dans la cour, par terre ou autour de la table dans la cour.

31-Une pluralité des idées est nécessaire

Dans leur livre sur la Spirale Dynamique, les auteurs français écrivent: « Il y a plusieurs manières de considérer les relations humaines tant au niveau personnel que sociétal. L’unilatéralisme consiste à prendre ses décisions et à agir seul, sans jamais consulter les autres, ni chercher leur soutien. Le multiculturalisme admet la diversité des idées, des personnes et des cultures, mais simplement comme une juxtaposition d’éléments hétérogènes. » Un unilatéralisme pluriel, comme l’avait appelé le sociologue allemand, Ulrich Beck.

Mes observations de la relation humaine me laissent à penser que nous sommes dans un bilatéralisme multiculturel. Car les décisions prises par les êtres humains, qu’elles le soient dans l’unilatéralisme ou dans le multiculturalisme, elles ont d’abord toujours des conséquences, sur soi, mais plus souvent sur les autres, car nous vivons dans un monde interdépendant de relation aux autres, même sans les voir, ni les connaître.

La pluralité des idées est ainsi une nécessité, mais aussi une chance. Si nous en étions plus conscients et lui donnions plus de chances, Manon, portugaise, et d’origine française, et spiritiste, et altermondialiste, et adepte du polyamour, et escrimeuse en amateur, n’aurait pas besoin de faire le tri dans ses différentes facettes de son identité et de cacher les unes pour avoir le droit d’appartenir aux autres.

« L’acceptation et la prise en compte de la complexité des êtres sont un enjeu majeur pour ce début du XXIe siècle. Il en va de notre paix intérieure et de la survie du monde. La simple cohabitation des cultures et des systèmes de valeurs n’est pas une réponse appropriée aux souffrances que causent leurs différences. Il s’agit d’aller au-delà en comprenant les divergences comme les complémentarités, en percevant les évolutions nécessaires et possibles et en sachant comment interagir avec toutes les composantes de l’humanité. »

Depuis que j’ai étudié les effets de la concurrence sur le bonheur national et personnel, j’ai toujours favorisé la coopération qui, seule, est porteuse de progrès social, éthique, écologique et personnel. Il faut avoir des valeurs authentiquement JAUNE ou TURQUOISE saines, pas seulement de façade pour pouvoir atteindre le niveau d’un être humain vrai comme il est dépeint dans le livre « Conversations avec Dieu » de Neale Donald Walsch. Certains l’appellent « homo durabilis », cela ne me plaît pas trop vu ce que les industriels ont fait du terme « durable », une destruction qui dure pour leur seul profit! Je l’appelle « homo conscientia », un être dirigé par sa conscience en lien direct avec sa Divinité.

30-Qui m’aidera à sortir du piège Gamma?

Lorsque l’on franchit un valmème, comme dans mon cas, de Jaune en Turquoise ou de Turquoise en Corail, on passe par diverses étapes qui sont Alpha, Bêta, Gamma, Delta, puis à nouveau Alpha qui est un état stabilisé. En ce qui me concerne, le test psychologique au début de ma formation a révélé, ce que je savais du reste, que je suis profondément entrée dans le Gamma, un état de colère, de manque d’espoir et de révolution. « Si les choses vont suffisamment mal, l’entité (organisation ou personne) descend de Bêta à Gamma. Et là, on est fait comme un rat en raison de barrières qui semblent infranchissables. Il y a en Gamma une vision claire de comment sont les choses mauvaises, que la perception soit correcte ou pas, il produit un vrai sens pour savoir ce qui n’a pas marché et pourquoi. »

Avant de sombrer dans Gamma, voire une fois qu’on y est, il y a une option de réforme. Mais « voir l’option de réforme requiert en général que quelqu’un vous ramène vers le bas et vous le montre. En fait, prendre le chemin de la réforme requiert une volonté de pro-agir plutôt que de réagir ((dans mon cas ne plus lutter contre le système, mais le quitter et construire quelque chose de tout nouveau ailleurs, mais avec d’autres. Mais où sont ces autres?)), un engagement sincère à prendre quelques risques et d’avoir l’énergie de se détourner d’un chemin glissant et d’avancer à travers champs ((c’est le cas de le dire avec 4 ha de champs au Sénégal)). La plupart des gens attendent que le prochain pont soit construit, et alors il est trop tard, car ils tombent dans le piège Gamma. »

J’ai toujours pris des risques, couru à travers champs, agi et réagi, mais rien n’y fit. Mon pont, ce sont les relations humaines que je peux tisser avec d’autres, mais ils ne veulent pas. En France, plus précisément en Alsace, les gens mènent une guerre sociale contre moi, je vis dans l’exclusion pour délit de conscience. Je n’ai pas le droit de dire ce que me dicte ma conscience et ma pensée si je veux être acceptée. C’est absurde et j’en suis bien consciente.

« Un Gamma profond est une période très difficile car une partie de la perception est que l’intéressée n’a pratiquement aucun pouvoir pour changer les choses ». Je suis dans cette situation, mais les nassaras, les blancs comme on dit au Burkina, n’en ont que faire. « Souvent le système de valmèmes ((les couleurs de la Spirale)) est lui-même la barrière. La personne sait trop pour son propre bien. » Ce problème est bien le mien, alors je fais quoi, je coupe un quart de ma cervelle pour savoir moins???

« Les émotions qu’occasionnent les frustrations et la confusion de Bêta libèrent une colère profonde et de l’hostilité en Gamma ((tout à fait ma situation)). Même revenir au passé n’a plus de sens ((oui, je ne le supporte pas de revenir en arrière)). Imaginez-vous dans le coffre d’une voiture, impossible de vous libérer. Personne ne peut entendre vos cris désespérés pour de l’aide. Il n’y a plus d’espace pour respirer. Pouvez-vous ressentir la panique, la peur? Vous vivez sur des montagnes russes émotionnelles. Il y a des tentatives effrénées d’en sortir, de trouver de simples moments de paix dans un monde chaotique et chancelant ((oui juste un peu de répit, de paix)). La patience de Bêta du « attendons, nous verrons bien » ou « espérons que les choses se passent bien » ((la situation de la plupart des gens autour de moi)) est remplacée par des demandes impatientes d’actions et des actions maintenant, tout de suite. Il n’y a plus rien à perdre. » ((Oui, je suis tellement impatiente que les choses avancent que je n’ai pas hésité à écrire un blog de suicide. »

Alpha, c’est le chemin vers le bien-être. Mais pour moi, on me l’a refusé, ce sont les autres, les égoïstes, qui m’ont fait entrer dans la phase Gamma. « On ne peut plus aller en arrière, mais on ne peut pas non plus avancer. C’est ainsi dans le piège Gamma. Toute l’énergie disponible est concentrée pour exister au jour le jour. ((Oui, je suis dans la survie, comme sur une corde raide avec le gouffre juste en-dessous.)) La nuit apporte des moments de réflexion et de désespoir. L’aube n’éveille que des instincts de survie primitifs – fuir ou se battre. Mais quel bonheur y a-t-il pour une mouche de voler en plein dans une flamme? » C’est tout à fait ma question! Quel bonheur aurais-je à soutenir un SYSTÈME absurde? Aucun, absolument aucun, une frustration sans fin.

« Quel en est le sens? Oublier le futur. Au diable le passé. Les autres n’ont qu’à s’occuper d’eux-mêmes. » Je n’arrive pas à raisonner ainsi. Même dans l’exclusion depuis 10 ans, ma pensée va d’abord aux plus faibles de tous, les Africains. La souffrance pénètre dans la profondeur de l’âme. C’est parce que je pense que les blancs sont déjà en grande partie déshumanisés qu’ils ne ressentent plus rien et qu’ils sont mêmes capables de vous répondre qu’ils n’ont pas à s’occuper de vos problèmes alors qu’ils sont directement à l’origine de ces problèmes!

« Malgré l’inconfort qu’il cause pour celui qui le vit et son entourage, le creux Gamma semble inévitable. Il est même bénéfique en ce qu’il donne la certitude que la seule solution est bien le passage au niveau suivant. Toutefois, un accompagnement approprié par des parents, des managers, des coachs, des thérapeutes, des travailleurs sociaux ou des hommes politiques permet de le rendre moins intense et plus court. » Je n’ai plus qu’une seule amie que je vois une fois par semaine ou toutes les deux semaines, c’est absolument insuffisant pour sortir du creux Gamma. Aucune des personnes citées ne me procure l’aide dont j’ai besoin! Merci la France.

Never give up!

29-Comment j’en suis arrivée à la Spirale Dynamique

Depuis de longues années, je suis sur Internet et même sans réseau social dédié, je me suis créé des relations duales avec des milliers de personnes et elles avec moi. J’ai beaucoup appris et beaucoup évolué depuis mon début sur la toile. Une des rencontres majeures dans ma vie aura été celle avec la Spirale Dynamique. Je ne sais plus où et comment je suis tombée sur le livre du couple Chabreuil « La Spirale Dynamique – Comprendre comment les hommes s’organisent et pourquoi ils changent » dont je transcris ici quelques extraits afin d’inciter le lecteur à s’intéresser au sujet. Car trop peu de personnes connaissent cet outil précieux.

« Dans un monde ouvert où circulent sans cesse personnes et informations, notre épanouissement et nos accomplissements dépendent de plus en plus de notre capacité à comprendre les cultures et les systèmes de valeur des autres, parents, enfants, collègues, clients, amis, entreprises…

Quelles sont les valeurs qui animent les sociétés humaines et les personnes? D’où viennent-elles? Pourquoi s’opposent-elles parfois? Quels nouveaux systèmes sont en cours d’émergence? Pourquoi les rejetons-nous ou au contraire y adhérons-nous? Issue de plus de trente-cinq ans de recherches scientifiques, la Spirale Dynamique répond à ces questions que nous nous posons.

La Spirale Dynamique permet aux individus de mieux s’accepter dans leur diversité et leur évolution, aux familles de mieux apprécier leurs différences, aux entreprises de manager le changement en élargissant leur perspective aux valeurs culturelles et personnelles, et aux animateurs de la vie sociale de trouver des solutions prenant en compte une approche multi-critères des situations. »

« La Spirale Dynamique ne demande qu’à sortir des pages d’un blog, d’un livre ou d’une formation pour entrer concrètement dans votre vie. En utilisant pratiquement sa grille d’explication de l’évolution de la psyché humaine, vous avez un effet positif sur votre vie privée et professionnelle.

A titre personnel, la Spirale Dynamique permet de mieux se connaître et se comprendre, de saisir les vraies raisons des comportements de sa famille et de ses proches, et de mieux interpréter le fonctionnement global du monde. Il en résulte un surcroît d’humanité par l’apaisement qui vient de la réconciliation profonde avec soi et avec les autres. A tous les niveaux, la communication devient plus fluide, plus respectueuse et plus efficace.

A titre professionnel, la Spirale Dynamique améliore directement vos compétences en tant que communicateur, animateur, manager, conseil… Quelle que soit votre fonction dans une organisation, elle vous aide à mieux gérer la complexité des relations humaines et à aider chacun à se connecter à ses motivations. »

« La pluralité, une nécessité et une chance

Beck Ulrich, sociologue allemand décédé en 2015Il y a plusieurs manières de considérer les relations humaines tant qu niveau personnel que sociétal. L’unilatéralisme consiste à prendre ses décisions et à agir seul, sans jamais consulter les autres, ni chercher leur soutien. Le multiculturalisme admet la diversité des idées, des personnes et des cultures, mais simplement comme une juxtaposition  d’éléments hétérogènes. Pour reprendre les mots du sociologue allemand Ulrich Beck, le multiculturalisme n’est qu’un « unilatéralisme pluriel ». Il s’agit d’appartenir à un groupe homogène qui défend l’identité. Le cosmopolitisme, lui, ne nie pas l’appartenance à une culture, mais la fait se rencontrer avec toutes les autres dans une acceptation sincère de la pluralité. Ainsi chacun peut se définir dans sa diversité: Ivanna est française, et d’origine russe, et bouddhiste, et homosexuelle, et astronome, et judoka amateur, etc., sans qu’elle ait à faire un tri dans les différentes facettes de son identité, sans qu’elle soit obligée d’en nier ou d’en cacher une pour avoir le droit d’appartenir à une autre.

L’acceptation et la prise en compte de la complexité des êtres sont un enjeu majeur pour ce début du 21e siècle. Il en va de notre paix intérieure et de la survie du monde. La simple cohabitation des cultures et des systèmes de valeurs n’est pas une réponse appropriée aux souffrances que causent leurs différences. Il s’agit d’aller au-delà en comprenant les divergences comme les complémentarités, en percevant les évolutions nécessaires et possibles et en sachant comment interagir avec toutes les composantes de l’humanité.

Sur ce plan, les travaux de Clare W. Graves sont un trésor inestimable. Il n’a été ni le premier, ni le dernier à essayer de cartographier l’évolution des individus ou des sociétés, mais la Spirale Dynamique est le plus complet de ces systèmes. Compatible avec les approches de bien d’autres chercheurs comme avec les niveaux de développement moral de Kohlberg, les cycles d’Erik Erikson ou les styles de pensée de Harrison & Bramson, il les inclut et les transcende dans la carte la plus complète connue à ce jour. Avec elle, nous pouvons avoir une vision plus holistique de nous-mêmes et du monde, et agir avec plus de pertinence à tous les niveaux de notre existence. Si vous vous saisissez de cet outil et l’intégrez dans votre vie, vous le trouverez porteur d’espérance. »

« La France est multicolore, et individus, gouvernement, associations et entreprises doivent intégrer cette diversité ». Tout comme moi, mais à un tout autre niveau « le pays traverse un gros creux Gamma. Les éléments BLEU sont forcés de passer en ORANGE pour survivre dans un monde globalisé; beaucoup de secteurs ORANGE en découvrent les problèmes et ont commencé la transition vers VERT. Cela explique un certain pessimisme ambiant. Beaucoup ont fait le constat du recul causé par le creux Gamma et ont parlé de déclin de la France. » Il est à souhaiter que les dirigeants intègrent la Spirale dans leur travail et leur vie pour que ce creux ne soit que passager et précède un Delta qui mènera vers les niveaux de valeurs suivants.